Deux jours après l’arrivée au Nord-Kivu du commandant de la Brigade spéciale d’intervention de l’ONU - Le M23 retire sa délégation de Kampala

Redigé par 7 sur 7.cd
Le 29 avril 2013 à 10:11

Tout en amorçant le redéploiement de ses troupes à Rutshuru et Beni et sans rompre formellement les négociations, ce mouvement politico-militaire est rentré à Bunagana, laissant seulement deux observateurs dans la capitale ougandaise.
Est-ce l’échec consommé des pourparlers de Kampala entre le gouvernement de Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23) ? La question mérite d’être posée car des informations en provenance de la capitale ougandaise annoncent que le M23 a jeté l’éponge et décidé de retirer (...)

Tout en amorçant le redéploiement de ses troupes à Rutshuru et Beni et sans rompre formellement les négociations, ce mouvement politico-militaire est rentré à Bunagana, laissant seulement deux observateurs dans la capitale ougandaise.

Est-ce l’échec consommé des pourparlers de Kampala entre le gouvernement de Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23) ? La question mérite d’être posée car des informations en provenance de la capitale ougandaise annoncent que le M23 a jeté l’éponge et décidé de retirer sa délégation présente aux pourparlers de Kampala.

Une dizaine de responsables du M23 ont regagné leur base de Bunagana, laissant seulement deux personnes comme observateurs dans la capitale ougandais pour ces pourparlers entamés depuis janvier dernier.

Selon les échos qui nous parviennent, cela fait des mois depuis que les deux délégations, celle du gouvernement de Kinshasa et celle du M23 - logées dans deux hôtels différents et éloignés l’un de l’autre - ne se rencontraient plus.

Chacune échafaudait ses propositions dans son coin en attendant des rendez-vous avec le facilitateur ougandais, lequel se fait de plus en plus rare.
Avec ce retrait, le M23 est le premier à jeter l’éponge et à rapatrier sa délégation.

Pas de rupture formelle des négociations

Les représentants du M23 ont quitté le lieu des pourparlers tout en affirmant laisser la porte ouverte à une reprise éventuelle des négociations.

Il semble que le plus urgent, au sein du M23, soit de se mettre d’accord à l’intérieur du mouvement entre ceux qui veulent affronter la Brigade d’intervention des Nations unies qui se met en place à Goma, et ceux qui cherchent encore des solutions pour éviter cet affrontement.

L’une de ces solutions serait justement un accord à Kampala. C’est la raison pour laquelle le M23 ne parle pas de rupture des négociations, mais simplement du « départ » de sa délégation. Pour preuve : deux personnes seulement resteront dans la capitale ougandaise, en tant qu’observateurs.


Redéploiement inquiétant des troupes du M23 à Rutshuru et Beni

Pendant ce temps, l’arrivée de James Mwakibolwa, commandant de la Brigade d’intervention de la Monusco à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en prélude au déploiement de cette force à l’Est de la République démocratique du Congo, est loin de rassurer les populations civiles de cette région.

A en croire M. Omar Kavota, vice-président de la société civile du Nord-Kivu, le Mouvement du 23 mars (M23) se redéploye depuis quelques jours, dans plusieurs villages, cités et villes des territoires de Rutshuru et Beni au Nord-Kivu, avant l’arrivée de la Brigade d’intervention de la Monusco.

“A ce jour, plus de deux brigades du M23 viennent de s’installer à Kanyamuchengera, à 3 kilomètres de Vitchumbi. Ce qui fait que la population de Vitchumbi, de Kamandi et de Kanyabayonga vit dans la peur puisque le M23 annonce poursuivre [son redéploiement] jusqu’à Lubero, Butembo et Beni “, a déclaré Omar Kavota, avant d’appeler le gouvernement et les Nations Unies “à travailler pour éviter toute surprise du M23 ».

Il convient de rappeler que le Conseil de sécurité des Nations unies a voté le jeudi 28 mars dernier la Résolution 2098 créant la Brigade d’intervention de la Monusco. Cette force à vocation offensive devra se déployer dans la partie Est de la RDC pour neutraliser les groupes armés, notamment le M23.

La société civile du Nord Kivu appelle les Nations Unies à la célérité dans le déploiement de la Brigade d’intervention pour éviter toute surprise désagréable.
Pour Omar Kavota, “il est temps que la Brigade d’intervention [de la Monusco] soit alertée, ainsi que le gouvernement pour éviter toute surprise du M23, parce que les souffrances infligées aux populations ont trop duré.

Donc, il faut que la Brigade vienne libérer le plus tôt ces populations de cette administration criminelle du M23”.

Selon lui, le M23 intensifie sa campagne de terreur dans la province, et son redéploiement est une violation des accords signés avec la Conférence internationale sur la région de Grands lacs (CIRGL).
CIKO


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