Singapour ; Une cité-Etat qui a connu un développement accéléré en moins d’un demi siècle de son parcours va étonner la Communauté internationale par l’émergence d’un homme éclairé et positivement opportuniste, Lee Kuan Yew, qui sera exploiter les antagonismes de son temps de guerre froide entre l’Est et l’Ouest et faire de son petit Singapour, à quelques encablures de la Chine continentale communiste et très craint par le pays de l’Oncle Sam, une place où les affaires capitalistes vont prospérer.
Tout compte fait, l’Homme d’Etat a su exploiter cette situation mondiale de la fin de la 2ème Guerre Mondiale à 1990. Et le peuple singapourien a gagné en conditions de vie nettement améliorées grâce, curieusement, à un dirigisme mesuré, aux questionnements et feed back périodiques des stratèges de la bureaucratie singapourienne.
Le Chercheur Augustin B. Ngabirame, Académic Registrar au KIE (Institut Supérieur Pédagogique de Kigali) a montré dans ses 3 publications sur ce site IGIHE comment cet Etat singapourien est un modèle de développement à suivre par les technocrates des régimes du Tiers Monde où les politiques d’enseignement bien arrêtées et revisitées pour leur perfection, s’allient à tout un éventail de politiques économiques, monétaires et infrastructurelles ; tous ces chantiers étant pilotés concomitamment.
Pour terminer sa série sur le développement et la place de choix du Singapour dans l’économie mondiale, il montre comment Développement-Croissance démographique- Importance de la satisfaction des besoins fondamentaux (eau potable-énergie) doit aller de pair avec, pour des pays arriérés du Tiers Monde, une sorte d’autorité ferme dans la gestion de la société.
Une croissance démographique et le contrôle des naissances
Singapour a vu sa population croître à un rythme extrêmement rapide par les effets cumulés d’un excédent démographiquement très élevé et de l’immigration en provenance des pays voisins attirés par le niveau de vie très supérieur.
De 1947 à 1965, la population de Singapour a doublé passant de 940.000 à 1.865.000 habitants.
Aujourd’hui, Singapour à une population de 4,6 millions d’habitants. A cause de sa démographie galopante, les autorités politiques du pays ont imposé un contrôle de naissance avec le slogan qui suit : « Deux, c’est assez ! ». « Stop – at - two ».
Mais à partir des années 1980, les autorités de Singapour ont permis aux familles aisées qui souhaitaient mettre au monde de nombreux enfants de le faire sans restriction, sans contrainte sous le slogan de : « to have three or more children ».
En 2010, la croissance annuelle de la population s’élevait à 1.77 et la densité très élevée de la population par km2 : 7.252 en 2010.
I. L’accès à l’eau potable et suffisante pour assurer le bien être social et la sécurité nationale
Comme Singapour n’a ni lacs ni fleuves naturels, la première source d’eau potable est la pluie. Le gouvernement a investi dans la technologie de l’eau. On a construit de réservoirs pour collecter l’eau de pluie ainsi que des complexes d’épuration d’eau.
Comme la pluie n’est pas suffisante pour satisfaire la demande, sans cesse croissante, de la population, on importe l’eau potable de la Malaisie et de l’Indonésie.
Le gouvernement a signé un contrat de cinquante ans avec ces pays. Pour diminuer cette dépendance aux importations et pour prévenir les périodes d’insécurité éventuelle, on a créé des installations appelées « New Water » pour convertir les eaux usées en eau potable.
Le gouvernement s’est lancé, dans une course contre la montre, pour garantir la sécurité du pays en eau. Les ingénieurs sont mobilisés et ont comme impératif de doter Singapour l’autosuffisance en eau et à prix raisonnable.
Pour y arriver, le gouvernement possède une usine de désalinisation et prévoit d’en ouvrir une autre en 2013.
Toutes ces actions coordonnées ont contribué, à coup sûr, à la réputation grandissante de Singapour en tant que centre d’innovation sur l’échiquier mondial dans les domaines énergétiques et technologiques.
LEE KUAN YEW, un concepteur, Un architecte de l’Etat hors-pair
De 1959 à nos jours, le gouvernement singapourien a su s’élever au dessus des communautés et des religions, maintenir l’harmonie entre les ethnies, gérer au mieux l’économie capitaliste et de libre - échange et construire une nation singapourienne dont le People’s Action Party(PAP) constituait le ciment.
LEE KUAN YEW à la tête de son gouvernement et de son parti, le PAP, a forgé le destin de toute une nation pendant plus de trois décennies. Il a dit que si on lui demandait de donner un seul mot qui a conduit au miracle singapourien, il donnerait le mot : « confidence » (confiance).
Faisant l’éloge à cet homme d’Etat singapourien, le Dr. Henri A. Kissinger a fait son éloge en ces termes :
« LEE KUAN YEW thought otherwise. Every great achievement is a dream before it becomes reality, and his vision was of a state that would not simply survive but prevail by excelling. Superior intelligence, discipline, and ingenuity would substitute fro resources. LEE KUAN YEW summoned his compatriots to a duty they had never previously perceived first to clean up their city, then to dedicate it overcome the initial hostility of their neighbors and their own ethnic divisions by superior performance. The Singapore of today is his testament ».
Une bonne leçon pour les pays africains qui sombrent dans un sommeil de plomb
Dans les années 1960, l’Afrique connaissait « le soleil des indépendances », soleil qui n’a pas bien brillé pour tout le monde et qui n’a rien donné.
Aujourd’hui, notre continent doit s’inspirer de Singapour pour pouvoir décoller économiquement et s’émanciper politiquement et sur le plan démocratique.
L’Afrique a connu quatre décennies de pauvreté de la fin du 20e siècle au moment où Singapour célébrait son miracle économique.
Maintenant que faire ? Par où commencer ?
Le chef historique de Singapour moderne nous donne ici une leçon à la fois de modestie et de grandeur : « what is the way forward ? – Promote active civic and political participation and incitate the sense of ownership. To place very strong emphasis in total defense and racial harmony. (…) we learned some valuable lessons in those early years as apprenties in the exercise of power. We never stopped learning because the situation kept on changing and we had to adjust our own policies. (…) when we started in 1959, we knew little about how to govern, or how to solve our many economic and social problem. All we had was a burning desire to change an unfair and unjust society for the better. To do that, we had to win political power. Having gained it, we had to retain the support of our people to continue our unfinished job. (…) we learned on the job and learned quickly. If there was one formula for our success, it was that we were constantly studying how to make things work, or how to make things work, or how to make them work better. I was never a prisoner of any theory. What guided me ere reason and reality ».
Il nous parle également des chantiers d’avenir : « The future is a full of promise as it is fraught with uncertainty. The industrial society is giving way to one based on knowledge. The new divide in the world will be between those with the knowledge-based world. That we have succeeded in the last three decades does not ensure our doing so in the future. However, we stand a better chance of not failing if we abide by the basic principles that have helped us progress, social cohesion through sharing the benefits of progress, equal opportunities for all, and meritocracy, with the best man or woman for the job, especially as leaders in government ».
Léthargie, marasme économique
Pour sortir de la léthargie, du marasme économique et des sentiers déjà battus, vieux de quatre décennies ; l’Afrique devrait prendre les chemins de Singapour et aller ainsi de la peur vers la conquête de la liberté, de l’indépendance de façade vers l’indépendance réelle, de la désunion vers l’harmonie, de l’insécurité vers la paix civile et sociale, des ténèbres des réalités vers le dépassement et la résilience, de l’envers de la vie vers la vie normale et de la pauvreté vers la croissance tout en affichant constamment une démarche de la transmission d’une génération à l’autre et de l’échange.
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