Les figures de proue du PS ont annoncé dimanche, lors d’un congrès de rentrée à Tubize, une opposition dure contre le gouvernement que s’apprêtent à former la N-VA, le MR, le CD&V et l’Open Vld. "On entend parfois dire que ce sera un gouvernement de centre-droit", mais il sera en fait "d’ultra-droite", a affirmé le président du parti, Elio Di Rupo.
La future coalition "sera beaucoup plus à droite que le gouvernement Martens-Gol des années 1980, jamais la Belgique n’aura eu un gouvernement aussi à droite", a affirmé le Premier ministre sortant, après avoir défendu son propre bilan. Celui-ci fut l’oeuvre d’un "gouvernement de salut public, sans la N-VA et sans l’austérité", mais avec le maintien de l’index et des résultats en matière de lutte contre la fraude, a-t-il dit.
Pour la prochaine législature, que le PS passera sur les bancs de l’opposition fédérale, il a promis de "combattre centimètre carré par centimètre carré". "Nous n’allons rien laisser passer, nous n’allons pas laisser l’ultra-droite détruire 130 ans de progrès social".
Le PS est particulièrement déterminé à empêcher un saut d’index, qui constituerait "une spoliation particulièrement scandaleuse des travailleurs", car "jusqu’à la fin de leurs jours, mois après mois, ce saut d’index les priverait d’une part de leurs revenus".
M. Di Rupo a aussi répété les critiques socialistes contre l’alliance du MR avec les nationalistes flamands. "Ce qui frappe avant toute chose, c’est la rapidité avec laquelle certains ont retourné leur beau blazer bleu après les élections", a-t-il lancé. "Pendant la campagne électorale, rappelez-vous le tollé que j’avais créé en parlant des mamours entre le MR et la N-VA", tandis que Charles Michel s’était engagé à faire un gouvernement sans la N-VA.
L’acte fondateur du gouvernement fédéral ? "Un mensonge cynique"
"Mais enfin, camarades, de qui se moque-t-on ? Comment peut-on mentir ainsi aux citoyens et à ses propres électeurs ? Le gouvernement fédéral qui se prépare sera donc un gouvernement du parjure. Son acte fondateur sera un mensonge cynique. Et sa crédibilité, en particulier du côté francophone, sera à peu près égale à zéro", a affirmé Elio Di Rupo.
Avant lui, pas moins de quatorze orateurs des fédérations régionales s’étaient relayés à la tribune, rivalisant d’ironie pour dénoncer un gouvernement qu’aucun ne veut qualifier de "suédois". "Je présente mes profondes excuses à la population suédoise, qui n’avait rien demandé. En plus, ils viennent de choisir la gauche" aux dernières élections législatives", a lancé Jean-Marc Delizée. "On essaie de nous faire croire que le CD&V est à gauche, que Marianne Thyssen serait la Che Guevara girl de la Commission européenne", a renchéri André Frédéric.
Willy Demeyer, la bourgmestre de Liège, a annoncé une "guérilla dans tous les dossiers", notamment sur les normes comptables européennes qui "nous empêchent d’investir". Il a aussi dénoncé, sans préciser lesquelles, des normes environnementales qui "rendent impossible le redéploiement économique".
Christiane Vienne, enfin, a évoqué les menaces pesant sur les mutualités et les syndicats, dont le rôle pourrait être remis en cause. "Ce sont les structures mêmes de la gauche qui sont en danger", a-t-elle dit, invitant le parti ne ne pas s’intéresser à l’action commune "seulement quand il y a des élections".
"C’est l’heure de sortir les drapeaux, les écharpes, les calicots et les k-way. Notre opposition doit se voir, elle doit être rouge vif", a conclu la députée wallonne.
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