Dix ans d’emprisonnement requis contre un journaliste en exil

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Le 28 avril 2011 à 01:45

Le bureau du procureur a requis mercredi une peine de 10 ans de prison contre Jean Bosco Gasasira, propriétaire et journaliste du très controversé journal rwandais « Umuvugizi ».
Le procès en appel au niveau de la Cour Suprême se déroule à l’absence de l’accusé, actuellement en exil. Gasasira n’a même pas daigné se faire représenter par son avocat dans ce procès où il fait face à trois accusations : propager sciemment de faux bruits en vue de porter des troubles sur le territoire rwandais, outrage au chef de (...)

Le bureau du procureur a requis mercredi une peine de 10 ans de prison contre Jean Bosco Gasasira, propriétaire et journaliste du très controversé journal rwandais « Umuvugizi ». 

Le procès en appel au niveau de la Cour Suprême se déroule à l’absence de l’accusé, actuellement en exil. Gasasira n’a même pas daigné se faire représenter par son avocat dans ce procès où il fait face à trois accusations : propager sciemment de faux bruits en vue de porter des troubles sur le territoire rwandais, outrage au chef de l’Etat et violation intentionnelle de la loi sur la presse.

L’appel de l’accusation fait suite à la décision de la Haute Cour ayant acquitté M. Gasasira au mois de septembre dernier. L’accusation a estimé que le juge du premier ressort n’avait pas pris en compte tous les éléments accablants à l’encontre de Jean Bosco Gasasira.

Mercredi l’accusation est revenue avec insistance sur un article publié dans le numéro 69 du journal « Umuvugizi » où Gasasira a comparé le Front Patriotique Rwandais (FPR), actuellement au pouvoir au Rwanda, à Zanu-PF, le parti du président zimbabwéen Robert Mugabe. Pour l’accusation, cet article est un élément qui n’a pas été pris en compte quand le M. Gasasira a été acquitté.

D’habitude prompte à se manifester à travers les medias internationaux, M. Gasasira n’a pas encore réagi à ce procès en appel. 

Le verdict de la Cour Suprême est attendu est attendu le 27 mai prochain.

En avril dernier le Haut Conseil des Medias (HCM), alors organe publique de régulation, avait suspendu le journal « Umuvugizi ». Cette décision est intervenue après avoir réalisé que différents avertissements à cette maison de presse au sujet de sa mauvaise conduite ont fait constamment objet de la sourde oreille.

Le HCM a accusé le journal de commettre de nombreuses fautes professionnelles en violation totale de l’éthique des médias. Le journal a été accusé « d’incitation de l’armée et de la police à l’insubordination aux ordres de leurs chefs », de « publication d’informations portant atteinte à l’ordre public », de « diffusion de rumeurs » ainsi que de « diffamation » et d’ « immixtion dans la vie privée des gens ». 

Quelques mois après la suspension du journal, celui-ci a refait surface sur le net et n’a rien changé quant à sa ligne éditoriale.

M. Gasisira vit actuellement en Europe et a déclaré officiellement avoir fui le pays par crainte pour son intégrité physique. 

 

 


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