Le deuxième tour l’opposait à Ahmed Chafiq, un des piliers de l’ancien régime. La participation n’a pas dépassé les 51% pour ce scrutin.
L’attente du peuple égyptien, qui a pris cette semaine les allures d’un inquiétant psychodrame, est terminée. La Commission suprême de l’élection présidentielle a annoncé le nom du vainqueur de la présidentielle : le Frère musulman Mohamed Morsi a remporté le scrutin. Il a obtenu plus de 13 millions de voix contre plus de douze millions à son rival Ahmad Chafiq, ancien premier ministre de Hosni Moubarak. Le taux de participation au second tour n’a pas dépassé les 51% (46% au premier tour). L’armée, qui a renforcé son dispositif de sécurité dans la capitale, avait auparavant invité les partisans des deux adversaires à respecter le résultat, précisant que les éventuels fauteurs de trouble seront traités « avec la plus grande fermeté ».
Samedi, pour le cinquième jour consécutif, plusieurs milliers de partisans de Mohammed Morsi s’étaient en effet rassemblés sur l’emblématique place Tahrir au Caire pour réclamer l’annonce des résultats ainsi que pour dénoncer le « coup d’État institutionnel » récemment perpétré par l’armée. Ils y éaient encore dimanche pour célébrer la victoire et ont promis d’y rester lundi. Les soutiens du général Ahmed Chafiq, présenté comme le candidat de l’ancien régime, s’étaient pour leur part réunis en nombre dans le quartier périphérique de Nasr City.
Quelques heures seulement après la clôture du scrutin, qui s’est tenu les 16 et 17 juin dernier, Mohammed Morsi avait revendiqué la victoire, affirmant avoir réuni près de 52% des voix. Une estimation corroborée par plusieurs médias ainsi que par une association de magistrats « réformistes » qui a surveillé la tenue de l’élection. De son côté, le camp d’Ahmed Chafiq s’est refusé à diffuser des chiffres précis mais s’est à plusieurs reprises dit certain d’emporter la victoire finale.
La commission électorale, saisie de plusieurs centaines de plaintes par les deux candidats, avait ajouté à l’incertitude en repoussant à ce dimanche la publication des résultats, qui devait initialement intervenir jeudi. Selon plusieurs médias égyptiens, ce retard pourrait s’expliquer par l’engagement de discussions entre les Frères musulmans, principale force politique du pays, et le Conseil suprême des forces armées.
La confrérie, qui a largement dominé les élections législatives cet hiver, rejette la dissoolution de la Chambre ordonnée le 14 juin par la Haute Cour constitutionnelle. Elle refuse par ailleurs les pouvoirs exorbitants que la déclaration constitutionnelle publiée dimanche dernier confie aux généraux. Le Conseil suprême des forces armées, pour sa part, entend conserver l’entière maîtrise des affaires militaires et refuse d’abdiquer la totalité des pouvoirs aux Frères musulmans, avec lesquels il entretient depuis plusieurs décennies une relation de profonde défiance.
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