Au lendemain des élections générales organisées au Kenya, la population vit dans l’attente des résultats du scrutin, qui arrivent au compte-gouttes. Reportage dans le bidonville de Kibera, à Nairobi, qui fut l’un des premiers à s’enflammer en 2007.
Deux explosions dans le quartier Somali de Nairobi
Deux explosions ont eu lieu mardi dans le quartier somali de la capitale kenyane Nairobi, faisant au moins un blessé, a annoncé la Croix-Rouge sur Twitter.
"Un blessé a été évacué", a indiqué l’organisation. Le quartier Eastleigh, à majorité somalie, a été ces derniers mois la cible de plusieurs attaques attribuées à des partisans des insurgés islamistes somaliens shebab.
Au lendemain des élections générales, la vie reprend doucement dans le tentaculaire bidonville de Kibera, à Nairobi, où les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes. Cuisiniers, jardiniers ou gardiens : les employés se rendent au centre-ville pour travailler. Rien à voir cependant avec le nombre de personnes qui affluent habituellement vers les arrêts des fameux "matatu", ces minibus qui font la navette avec la capitale. Alors que le décompte des voix est en cours, le calme prévaut dans le pays, et notamment dans les quartiers sensibles comme Kibera, qui fut l’un des premiers à s’enflammer en 2007.
"Beaucoup de monde est rentré au village", explique ainsi Samuel Otaien, un jardinier de 38 ans. "Les autres restent à la maison." Dans la perspective du scrutin, on a assisté à l’exode de nombreux Kényans vivant dans les zones urbaines les plus déshéritées, qui furent aussi les plus touchées par les violences post-électorales il y a cinq ans. Ils sont rentrés dans leur région d’origine, loin de Nairobi, sur la terre de leurs ancêtres. À l’époque, les violences inter-ethniques avaient causé la mort de plus de 1 000 personnes. Quelque 600 000 autres avaient été contraintes de fuir.
Kenyatta devant, selon les premiers résultats
"Il y a beaucoup de questions sur le retard des dépouillements"
Lundi 4 mars, les électeurs se sont massivement rendus aux urnes. Certains bureaux de vote sont restés ouverts bien après 18h, heure officielle de leur fermeture, afin de permettre à tous les électeurs qui patientaient dans de longues files d’attente de remplir leur devoir électoral. Conséquence : le décompte des voix et l’heure de publication des résultats a été retardé. Tard lundi soir, le président de la Commission électorale indépendante (IEBC), Issack Hassan, était en mesure de ne publier que le taux de participation à 17h, qu’il estimait alors à 70 %. Un chiffre susceptible d’être revu à la hausse.
Compte tenu de ces complications, seules des résultats partiels sont disponibles ce mardi. Ils donnent une avance au vice-Premier ministre sortant, Uhuru Kenyatta, sur son principal rival, le Premier ministre sortant, Raila Odinga. Une tendance que plusieurs analystes tiennent toutefois à relativiser : le décompte des voix est loin d’être terminé, affirment-ils, et les bulletins dépouillés proviennent, pour la plupart, des régions considérées comme des bastions acquis à la cause de Kenyatta.
"Il est trop tôt pour prendre ces chiffres pour argent comptant", commente ainsi le jardinier Samuel Otaien, reprenant à son compte le message des chaînes de télévision. "Et je ne crois pas qu’il y aura de troubles cette fois… enfin, j’espère qu’il n’y en aura pas !", ajoute-t-il.
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