COUP DE COEUR – Michael Shannon et Kevin Spacey s’amusent et nous charment dans un face-à-face anthologique recréant un entretien entre deux mythes américains un 21 décembre 1970. Incroyable mais vrai !

Non content d’être le King, Elvis Presley voulait aussi être agent fédéral. Inquiet de voir les junkies, les hippies, les étudiants activistes et tout ce qu’il considérait d’anti-américain et de décadent prendre de l’ampleur dans son pays, la star de Memphis souhaitait œuvrer pour son gouvernement afin de remettre la jeunesse dans le droit chemin. Aussi, fit-il le pied de grue devant la Maison Blanche et dans un hôtel de Washington afin d’obtenir un entretien avec Nixon et lui demander nomination et port d’arme.

C’est cette histoire de fou, vraie et inspirée du livre "Me and a guy named Elvis" de Jerry Schiling, confident du chanteur qui était alors du voyage, que nous raconte Elvis et Nixon. Des tentatives d’approche de l’interprète de "Love me tender", aux premiers refus catégoriques du Président célèbre pour son mépris de l’entertainment, jusqu’à la rencontre enfin consentie par Nixon (en échange d’un autographe pour sa fille), la décapante comédie de Liza Johnson revient sur les coulisses rocambolesques de cette parenthèse surréaliste et dresse le portrait de deux personnalités fortes et mégalos.

Décalé et formidablement incarné

Michael Shannon, caméléon capable de jouer les pères courage dans Midnight special comme les bad guys dans Man of steel, épate à nouveau en incarnant un Elvis patriote, complexe et déconnecté de toute réalité (pour preuve, le cadeau qu’il offrira à Nixon - mais no spoilers). Sans chercher à l’imiter ou à lui ressembler, l’acteur est un Presley plus que convainquant. Face à lui, Kevin Spacey confirme après House of cards qu’il a les épaules et l’ironie suffisantes pour incarner les hommes d’état. Le numéro du duo mérite à lui seul le détour et donne tout son piquant à cette rencontre du 3e type entre l’un des Présidents les plus détestés de l’histoire des Etats-Unis et l’une des plus grandes idoles que ce même pays ait jamais connue.

Metronews.fr