Émouvant ! Après 41 ans d’exil, un savant Burundais revient au pays…

Redigé par IGIHE
Le 30 octobre 2013 à 10:30

Aucune assurance pour ses proches : très peu de gens savaient s’il était encore en vie. « Qui aurait cru s’il reviendrait un jour ici chez nous parmi les siens », murmurait une foule venue accueillir Kamana Kigweba dit Onésphore ce dimanche 27 octobre à Kwibuka (Province et commune Gitega) au centre du Burundi ; c’est le village natal de ce génie jusque là connu comme un personnage mythique chez lui.
On entendait parler de ce burundais qui aurait travaillé pour la NASA ; ce chercheur qui, le (...)

Aucune assurance pour ses proches : très peu de gens savaient s’il était encore en vie. « Qui aurait cru s’il reviendrait un jour ici chez nous parmi les siens », murmurait une foule venue accueillir Kamana Kigweba dit Onésphore ce dimanche 27 octobre à Kwibuka (Province et commune Gitega) au centre du Burundi ; c’est le village natal de ce génie jusque là connu comme un personnage mythique chez lui.

On entendait parler de ce burundais qui aurait travaillé pour la NASA ; ce chercheur qui, le premier, trouva les compositions de résines de polyester insaturé présentant des caractéristiques de résistances aux intempéries améliorées. Votre journal était parmi la foule qui a accueilli Kamana Kigweba, ce génie burundais d’un âge plutôt avancé ; il travaille actuellement comme consultant chez AOC , l’entreprise américaine, leader mondial dans la technologie de résine, fournisseur de gel coats, des colorants et des systèmes synergiques pour les composites et polymères.

Une cervelle phosphorescente malgré une enfance difficile

Né dans les années 1940 sur la colline Zege (Commune et Province Gitega) au centre du Burundi, il fréquente à l’âge de 7 ans la première école primaire créée par les missionnaires Quaker à Kwibuka. « Dans cette école, on n’avait ni ardoise, ni encre, ni papier, on apprenait à écrire et à compter en écrivant sur la poussière dans une classe de 4 élèves », se rappelle ce Docteur Technologue, père de deux enfants.
Il poursuit ses études secondaires à Kibimba non sans difficultés. Son petit frère Gabriel Nyambikiye resté à la colline, garde un vif souvenir de cette époque : « je me rappelle de notre marâtre qui nous compliquait la vie. A chaque fois que Kamana rentrait en vacances, elle brûlait ses matériels scolaires », témoigne-t-il.Quelques années plus tard, les missionnaires ont été impressionnés par les potentialités du jeune Kamana et lui ont trouvé des bourses d’études dans des universités prestigieuses aux États-Unis. Les académiques de cette époque se souviendront de ce Burundais venu de nulle part qui brisait les records dans les cours de chimie, physique et mathématiques.Il revient au Burundi dans les années 1960 avec l’intention de faire progresser la science et l’enseignement au Burundi. « Il a refusé même le poste de ministre de l’éducation nationale dans le premier gouvernement burundais, il trouvait que ce poste ne lui faciliterait pas sa mission de former lui-même les élites » témoigne Monseigneur Siméon Nzishura.

Un coup de fil miracle au secours de Kamana au milieu des massacres de 1972

Il se rappelle de cette année sombre qui a emporté tous ses étudiants. Visiblement, toujours sous le choc, il préfère ne pas parler de cet épisode tragique qui a failli lui coûter sa vie. Son petit frère Gabriel, lui, se rappelle d’un coup de fil magique que le missionnaire Bwana Paul passa après avoir appris que Kamana avait été transporté à Mwaro pour être tué. Des autorités américaines auraient intimé au Président Micombero l’ordre de le libérer illico presto ipso, sans qoui, s’il arrivait quoi que ce soit à Kamana, le Gouvernement burundais allait le payer cher, poursuit Nyambikiye qui se rappelle le retour de son grand frère, gisant de sang à bord d’un hélicoptère sous l’escorte de Thomas NDABEMEYE, alors Chef d’Etat Major de l’armée burundaise. Il fut transféré d’urgence aux États-Unis où il demeure jusqu’à ce jour.

Un retour nostalgique et un accueil chaleureux

Kamana est décrit par ses anciens compagnons comme un homme d’une prompte intelligence, rempli d’humilité et d’une discrétion sans pareille. Après plusieurs années, il aurait été en contact avec ses amis proches, jusqu’au jour où un pasteur de l’église qu’il fréquentait depuis son enfance lui adresse une correspondance, lui informant de l’état d’avancement des projets dans son village natal. Il aurait été impressionné par le dynamisme des projets de son église (Evangélique des Amis de Kwibuka). Répondant aux questions du correspondant de l’Agence Canal Business Life International à l’intérieur du pays, il lui a confié qu’il a trouvé son peuple paisible, toujours accueillant, pauvre certes, mais avec un avenir prometteur. Car selon lui, les Burundais sont intelligents et ont tout pour aller de l’avant.
Il a été accueilli par une foule composée par les habitants de sa colline natale, ses anciens amis, les membres de sa famille, et les fidèles de l’église évangélique des amis qui avaient organisé une réception en son honneur.

Canalbusinesss.com


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