Citoyen belge d’origine congolaise, Eric Kikunda, après trois années passées en prison, s’est décidé à demander la protection de la Belgique et il a chargé Me Georges Henri Beauthier de le défendre. Il estime être une victime collatérale d’un complot policier » ourdi contre son ami l’avocat Firmin Yangambi qui a été condamné à 20 ans de prison par la Haute Cour militaire après avoir été d’abord condamné à mort.
Alors qu’il devait réceptionner un document concernant des contrats miniers douteux que lui adressaitYangambi, avocat à Kisangani, Eric Kikunda avait été arrêté sur le parking d’un supermarché de Kinshasa par des policiers qui avaient été prévenus du rendez-vous et l’attendaient. Il fut accusé d’avoir transporté des armes, en même temps que Benjamin Olangi, un étudiant parent de l’avocat. Les deux hommes étaient accompagnés d’un enfant de 2 ans et demi.
Quant à Me Yangambi, originaire de Kisangani, il s’était d’abord fait connaître par ses activités de défenseur des droits de l’homme puis envisagea de se présenter comme candidat à la présidence de la république, défiant ainsi le président Kabila, avec lequel il avait auparavant entretenu des liens d’amitié.
Les services de sécurité ne tardèrent pas à l’accuser de vouloir mettre sur pied un mouvement insurrectionnel et, comme Kikunda et Olangi, il fut arrêté en septembre 2009. Les trois hommes ont dénoncé les brutalités commises par des hommes que l’assassinat de Floribert Chebeya allait rendre tristement célèbres : l’inspecteur principal Daniel Mukalay, (actuellement incarcéré) le major Christian Ngoy (qui a pris la fuite après la mort du président de l’ONG Voix des sans Voix).
Dans son arrêt rendu en appel, la Haute Cour militaire a d’ailleurs reconnu les actes de torture physique et morale commis par des officiers supérieurs de la police et des forces armées : bastonnades, coups de rosse sur la tête, simulacres de mise à mort et d’enterrement…
Comparaissant devant la Haute Cour militaire, les trois hommes ont dénoncé de nombreuses irrégularités de procédure et se sont pourvus en cassation devant la Cour suprême de justice. Les inculpés ont dénoncé l’absence de procès-verbal de constat, le refus des juges de faire comparaître des renseignants cités par les prévenus pour leur défense, d’avoir récusé le témoignage d’un colonel qui évoquait la possibilité d’un ]montage[ policier destiné à piéger Yangambi avec des armes pour pouvoir l’inculper de complot contre la sécurité de l’Etat…
Alors qu’il se trouvait à la Cour Suprême, le dossier des inculpés a disparu et l’avocat de ces derniers, Me Peter Ngomo a fait l’objet de menaces téléphoniques.
L’existence d’une « main noire » a été évoquée par les avocats de la défense, d’autant plus que lors d’une audience, le ministère public, par la voix du général Mukunto, a déclaré, s’adressant aux juges « <si vous acquittez ces messieurs, je vous enverrai à la retraite<
En désespoir de cause, Eric Kikunda, invoquant la loi de compétence universelle, veut porter plainte devant les tribunaux belges. Via l’ambassade, il a demandé la protection diplomatique de la Belgique, souhaitant, si c’est possible, être expulsé et retrouver ainsi la liberté.
De son côté, Me Yangambi, qui mis à profit ses trois ans de détention pour écrire un livre, – sur son Blackberry- a introduit séparément une demande de libération.
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