Un « grand jury » new-yorkais a validé mercredi 30 mai l’inculpation de Harvey Weinstein pour un viol et une fellation forcée, malgré les objections de l’avocat du producteur déchu qui estime que le procureur cède à la « pression politique ». Cinq jours après s’être livré à la police, le producteur de films d’Hollywood est mis en cause par plus de 70 femmes. Il continue cependant de clamer son innoncence.

Des dizaines de femmes ont témoigné avoir été victimes du prédateur sexuel d’Hollywood mais deux seulement sont à l’origine de son inculpation. Elles restent anonymes. L’une a été violée en 2013 et l’autre agressée en 2014.

La majorité des autres faits qui sont reprochés à Harvey Weinstein sont trop anciens et désormais prescrits. « Notre enquête est toujours en cours. Nous incitons vivement les victimes qui ne se sont pas manifestées à le faire », a néanmoins déclaré le procureur de New-York, Cyril Vance qui a ajouté : « pour l’accusé, cette inculpation est un pas de plus vers l’obligation de rendre des comptes. »

Après son inculpation vendredi 25 mai, les preuves réunies contre Weinstein par le procureur de Manhattan devaient encore être validées par un grand jury, un panel de jurés qui, selon le système judiciaire américain, doit vérifier que les preuves sont suffisantes pour une inculpation. C’est ce qui s’est passé mercredi lorsque le panel « a voté pour inculper Harvey Weinstein », a indiqué le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, dans un communiqué.

S’il est reconnu coupable Harvey Weinstein risque entre cinq et vingt-cinq ans de prison. Après que son client se soit livré à la police vendredi 25 mai, son avocat a assuré que toutes les relations sexuelles de son client avaient été consenties. Il a estimé ce mercredi qu’une inculpation était inévitable du fait « des pressions politiques injustes qui pèsent sur le dossier ».

La révélation par la presse à l’automne dernier des agissements du producteur a donné lieu à un vaste mouvement de libération de la parole des femmes. Dans la foulée d’Harvey Weinstein, des dizaines d’hommes, parfois très connus, accusés de viols ou d’agressions sexuelles, ont soudain chuté de leur piédestal. Certains comme le producteur d’Hollywood devront rendre des comptes à la justice.

par rfi.fr