Europe : la dérive d’un continent

Redigé par Le Courrier international
Le 26 avril 2013 à 09:26

Série noire pour l’Union ? Plusieurs mauvaises nouvelles en tout cas, coup sur coup, pour ceux qui croient encore au rêve européen. Outre-Rhin, Alternative pour l’Allemagne, un parti “anti-euro”, a tenu son premier congrès, rampe de lancement pour les élections de septembre.
Le même jour, 80 % des électeurs croates, comme indifférents, s’abstenaient à l’heure d’envoyer à Strasbourg leurs premiers députés européens. Moins d’une semaine plus tard s’enlisaient les discussions entre les Vingt-Sept et le (...)

Série noire pour l’Union ? Plusieurs mauvaises nouvelles en tout cas, coup sur coup, pour ceux qui croient encore au rêve européen. Outre-Rhin, Alternative pour l’Allemagne, un parti “anti-euro”, a tenu son premier congrès, rampe de lancement pour les élections de septembre.

Le même jour, 80 % des électeurs croates, comme indifférents, s’abstenaient à l’heure d’envoyer à Strasbourg leurs premiers députés européens. Moins d’une semaine plus tard s’enlisaient les discussions entre les Vingt-Sept et le Parlement de Strasbourg sur le projet de budget de l’UE entre 2014 et 2020. Un projet de budget… en baisse.

Comme ses finances, l’Europe rétrécit. “L’esprit européen a disparu”, soupire Jacques Delors, qui, avec le couple Helmut Kohl-François Mitterrand, avait enfanté l’euro.

Souvenons-nous de notre engouement pour ces nouvelles pièces, le 1er janvier 2002 ! Au fond des porte-monnaie, le rêve était aussi politique – quoi de plus politique, en effet, qu’une monnaie unique ?

Aujourd’hui, l’euro, l’Europe sont synonymes, pour beaucoup, de souffrance et de sacrifice. Le continent n’est plus divisé entre l’Est et l’Ouest, mais entre le Sud et le Nord.

En toute logique prospèrent, ici ou là, le nationalisme et le populisme – tout ce contre quoi voulaient lutter les “pères fondateurs”, Robert Schuman et Jean Monnet.

Face à cette dérive d’un continent, les dirigeants actuels – mais où sont-ils ? à Strasbourg, Bruxelles, Francfort, Berlin, Paris ? – semblent sans voix, sans souffle, sans projet fédérateur. Europe, réveille-toi !

Jean-Hébert Armengaud, Editorialiste


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