FDLR, M23 font tâche d’huile dans les relations sécuritaires des Grands Lacs

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 11 novembre 2012 à 03:19

Dans la région des Pays des Grands-Lacs africains, la semaine qui s’écoule peut s’analyser au sécuritaire comme une période de petites avancées mais aussi une guerre larvée où des adversaires s’affrontent surtout médiatiquement.
Au centre des relations houleuses rwando-ougando-congolaises, il y a des questions qui sont restées délibérément sans réponse depuis la préparation, l’organisation et l’invasion de la RDC par les troupes de l’AFDL/Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo avec à leur (...)

Dans la région des Pays des Grands-Lacs africains, la semaine qui s’écoule peut s’analyser au sécuritaire comme une période de petites avancées mais aussi une guerre larvée où des adversaires s’affrontent surtout médiatiquement.

Au centre des relations houleuses rwando-ougando-congolaises, il y a des questions qui sont restées délibérément sans réponse depuis la préparation, l’organisation et l’invasion de la RDC par les troupes de l’AFDL/Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo avec à leur tête, un géant Laurent Désiré KABILA. En Mai 1997, Il fut le premier président du Congo libéré des griffes du grand dictateur Joseph Désiré MOBUTU qui avait déclaré une faillite feutrée de l’Etat congolais.

Toute la Communauté internationale a poussé un ouf de soulagement sincère ou feint. C’était sans compter si le slogan de la démocratie qu’il brandissait lui venait du fond de son cœur ou s’il feignait. La suite, on le saura plus tard, les décisives forces rwando-ougandaises coalisées avec l’AFDL victorieuse ont été ovationné pour un petit temps pour leur entreprise qui a été prise pour humanitaire sans plus. Pourtant, sauf le très héroïque argentin Che Guevara avec ses campagnes cubaines, colombiennes et congolaises des années 60, on ne prend pas, on n’accompagne pas un leader sans compensation.

Les relativement jeunes régimes rwandais et ougandais avaient une expérience de la guérilla. Cela était nécessaire pour déboulonner le piédestal du tout puissant Mobutu. Ces deux régimes ont-ils su conclure une paix des braves avec leur poulain, le Géant LD KABILA ? Eh ! Non. Ils l’ont laissé faire jusqu’à Kinshasa pensant que l’ingratitude dans cette matière n’existe pas. Auraient-ils ébauché, à LEMERA dans les hauts plateaux du Sud KIVU, alors que progressaient les troupes à la tête desquelles LD KABILA, un avant plan de ce qu’ils sollicitaient dans l’imminent Président du RD Congo ?

Il est fort possible que les deux régimes qui poursuivaient leurs adversaires vaincus qui ratissaient la RDC avec une grande envie de revanche, auraient demandé et obtenu promesse de la part du géant LD KABILA de faire des deux provinces du Kivu un périmètre de sécurité où les forces adversaires de ces deux régimes n’allaient pas opérer.

Le Père Laurent Désiré KABILA a-t-il posé un lapin à ces deux régimes qui l’ont intronisé à Kinshasa ? Le fait est que, par après, des mouvements combattants les deux régimes rwandais (ALIR/Armée de Libération du Rwanda qui s’est mué en FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) et ougandais (ADF/Allied Démocratic Forces puis LRA/Lord Résistance Army et NALU/National Army for the Liberation of Uganda) et même burundais (FNL Palipehutu) ont sévi et ont semblé sérieusement menacé les régimes respectifs de leurs pays.

Sait-on comment les mouvements combattant KABILA sont-ils nés dont le RCD/Rassemblement Congolais pour la Démocratie ou le CNDP/Congrès National Démocratique du Peuple Congolais et finalement le très récent M23/Mouvement Congolais du 23 Mars ? Le fait est que ces mouvements avaient en grippe les rebelles étrangers opérant sur le territoire congolais. Le fait est que certaines sources sûres assurent que l’effervescence de ces rébellions étrangères était attisée et franchement encouragée par l’Homme d’Etat Désiré KABILA.

Le M23 étant le dernier mouvement rebelle congolais né suite aux répétitifs accords non tenus entre le groupe ethnique sérieusement combatif de Congolais rwandophones qui a joué un rôle pivot dans l’intronisation des KABILA à Kinshasa et qui a été payé en monnaie de singe pour ce qui est de ses ambitions socio politiques trompées, les Fdlr étant toujours présentes dans ces forêts vierges et communautés retirées de cet Est de la RDC avec risque de regagner les sympathies d’une certaine Communauté internationale intéressée comme l’attestent certains médias, certains médias congolais ne manquent pas de peindre en noir les combattants de M23 et de peindre en doux agneaux les frères rwandais des Fdlr.

Radio Okapi rapporte que finalement il y a rectification des erreurs commises par Kabila Père en autorisant le groupe combattant le régime de Kigali à opérer à ses frontières :
« … selon Roger Meece, la section de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration (DDRRR) de la Monusco en 1997a rapatrié deux mille cinq cent quarante-et-un anciens combattants rwandais… », rapporte Radio Okapi du 27 Octobre dans un effort de montrer que ces forces rebelles rwandaises sont vraiment exténuées au point qu’elles ne présentent plus aucun danger pour le Rwanda qui « soutient les M23 congolais », qui font plus de dégâts que les autres mouvements rebelles.

Pourtant, auparavant, au 20 octobre, la même Radio OKAPI, citant des sources fiables, diffusait des nouvelles montrant le caractère ouvertement nocif de ces Fdlr rwandaises en territoire étranger :
« Les habitants de Kimaka (Nord-Kivu) désertent leur village depuis deux jours, fuyant les exactions commises par des rebelles rwandais des FDLR. Ces combattants tireraient délibérément sur des personnes et violeraient des femmes. Le samedi 20 octobre dernier, raconte une source locale, un homme a été grièvement blessé par des balles tirées par un combattant FDLR. Quatre jours auparavant, indique la même source, d’autres rebelles ont violé trois femmes et six filles dans leurs champs.Ces informations sont confirmées par plusieurs sources notamment celles de la société civile de Lubero. »

Brusque revirement ! La même Radio OKAPI du 10 novembre 12 retourne contre les rebelles de M23. Eux aussi sont des forces négatives qui commettent des sévices dans les populations de RUTSCHURU, une grande localité de la Province du Nord Kivu. Mais cette fois-ci, la Radio se permet d’interroger différentes personnalités pour avoir leurs points de vue. Il en ressort que :
« Neuf personnes ont été tuées ce samedi 10 novembre tôt dans la matinée à Ruvumbura dans le territoire de Rutshuru. Plusieurs personnes ont également été blessées et six filles violées. Des sources locales attribuent cette attaque à des combattants de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23)… Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont délogé les mutins du M23 conduits par le lieutenant-colonel Badege, lors d’une opération de bouclage et de ratissage menée le 1er novembre, a indiqué le porte-parole des FARDC basées dans l’Est de la RDC. Pour les parlementaires de la Communauté internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), la solution de la crise que traverse actuellement l’Est de la RDC, en proie à l’insécurité créée par divers groupes armés, passe par la voie diplomatique et politique…De son côté, le président Kabila, qui soutient les options diplomatique et politique, n’a jamais exclu l’option militaire ou la combinaison des trois… »

Dans sa dépêche du 4 novembre, la même Radio onusienne OKAPI pointait du doigt une indiscipline mortelle qui sévit dans cet Est de la RDC. Elle semble dire que l’origine de tous les problèmes est la présence des FDLR :

« Une équipe de policiers et des jeunes du village Shoa ont retrouvé le corps de six femmes et d’un bébé le vendredi 3 novembre. Les victimes, tuées à coups de machettes, étaient à la recherche de nourriture pour leurs familles dans les champs situés sur la colline Bushuhi, selon des témoins. Les combattants Hutu Nyatura, alliés aux FDLR rwandais, sont pointés du doigt dans ce massacre. La société civile locale demande aux autorités de prendre les dispositions qui s’imposent pour éviter le développement d’un conflit interethnique au Nord-Kivu… »

Une solution pacifique de ce conflit parait improbable du moment que les parties en présence ne s’accordent pas une mutuelle confiance.


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité