Les Fdlr (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) continuent leur campagne médiatique adoubée avec un forcing diplomatique dans les coulisses. La Tanzanie est l’épicentre de ces activités diplomatiques qui veulent tendre à forcer le Gouvernement rwandais à accepter un dialogue avec ces forces combattantes qui n’ont pas encore pu décider de faire tomber les principaux commandants qui sont sérieusement soupçonnés avoir trempé dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.
Pour le moment, les Fdlr ont choisi un camp de protection. Il ne sera pas facile aux forces de la Monusco de les combattre surtout qu’un autre acteur international, la SADC (South Africa Development Community) s’est invité dans la solution du problème du rétablissement de la paix et de la sécurité dans cet Est RD Congolais. Cette SADC qui, en outre de la RDC, comprend des pays comme la Tanzanie, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Zimbabwe et les autres Zambie, Malawi, Bostwana…
Or ce bloc régional est très actif dans son soutien aux FDLR qui en sortent ragaillardies.

Gen.Maj Victor Byiringiro, Commandant des Fdlr
“Les combattants des Fdlr demandent que leur sécurité soit sauvegardée depuis qu’ils savent très bien que la Monusco, le Rwanda et la RDC peuvent déclencher des operations militaries contre eux pour les forcer à désarmer », rapporte The East African commentant un communiqué émis par le Haut commandant de ces Fdlr, le Gén. Maj. Victor Byiringiro ; un communiqué qui invitait le Président zimbabwéen Robert Mugabe en sa qualité de président actuel de la SADC à user de son influence pour prévenir de telles opérations.
Au fond ce communiqué sonne comme une réplique au vu de la quantité d’efforts investis par le gouvernement rwandais dans sa quête diplomatique internationale pour le désarmement forcé de ces Fdlr.
Pour ces Fdlr, « le désarmement en plan n’est pas sécurisant surtout, disent-elles, qu’elles ne peuvent pas avoir confiance en la Monusco, dans le Rwanda ou dans le gouvernement de RDC ».
Maintenant qu’elles ont le soutien de la SADC ou de l’ICGLR (International Conference on Sécurity for the Great Lakes Region), les Fdlr pensent voir l’autre bout de possibles négociations forcées avec le Gouvernement rwandais.
Dans la lettre-communiqué, ces Fdlr avancent des riefs qui prennent des allures d’explications sans grand poids :

« Les Fdlr ont exprimé le doute sur la façon d’acheminer vers Kisangani des combattants Fdlr ayant décidé de déposer les armes quand il leur est dit qu’ils vont être relocalisés dans d’autres pays.
Et pui les combattants des Fdlr n’ont pas apprécié comment en 2001, quelques 25000 ont désarmé de leur plein gré pour se voir séquestrés dans le camp militaire de Kamina en RDC avec, par la suite, un rapatriement forcé au Rwanda de certains d’entre eux, y compris des officiers supérieurs », rapporte The East African citant des passages de cette lettre au Chef de l’Etat zimbabwéen, président en exercice de la SADC.
Plus loin, la lettre confirme l’idée que les « FDLR ne veulent pas entendre parler de désarmement pacifique mais plutôt de négociations politiques avec le Gouvernement rwandais ».
Le piège de la Communauté internationale, un complot bien ourdi
Le jeu des coulisses de la diplomatie onusienne est subtilement mis en branle. Des observateurs de la scène politique dans la Région des Grands Lacs dissèquent les actions posées dans les coulisses de la Communauté internationale et semblent ne pas se mettre d’accord sur la façon dont elle est construite.
« Les responsables du Département de Maintien de la Paix, à la tête desquels le français Hervé Ladsous sont très influents. Ils savent qu’ils ne peuvent pas recommander les Fdlr aux négociations de paix avec le Gouvernement rwandais car ces Fdlr ne peuvent pas se départir de leurs commandants qui ont de lourds soupçons d’avoir trempé dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. Leurs dossiers sont bien documentés par la Cellule du Parquet Général de la République Rwandaise. Or, la France officielle de 1994 est humiliée par le Rwanda et par certains intellectuels français qui l’accusent d’avoir joué un rôle parfaitement actif dans la préparation et l’organisation de ce génocide. Tenez bien également qu’à part les Fdlr bien organisées militairement et politiquement, d’autres mouvements politiques de l’opposition rwandaise sont ou peu consistants ou minés par des dissensions intestines qui ne les aident pas dans leur lutte pour le pouvoir du Rwanda », a déclaré à la presse un politologue sous le couvert de l’anonymat.
Ce politologue montre que tous les signes montrent que la France n’est pas du tout convaincue à poursuivre les gros présumés génocidaires rwandais établis sur son sol, qu’elle se réserve la stratégie de venir à bout du régime actuel de Kigali en montant contre lui les organisations d’intégration régionale des pays de la région des Grands Lacs où il est situé.
Et le coup semble porter du moment que la Tanzanie, quand bien même le Parlement de ce pays le désapprouve, est devenue une plaque tournante de l’opposition rwandaise qui tente de fixer des principes d’accords de jeu entre l’opposition civile avec l’ex Premier Ministre Twagiramungu Faustin en tête et celle armée des Fdlr avec pour intermédiaire et médiateur, une cellule du bureau présidentiel de Jakaya Kikwete.
Les raisins de la colère
Le régime de Kigali voit-il comment l’étau se resserre davantage sur lui ? Est-il soudain conscient de sa petitesse face à une Communauté internationale instrumentalisée par la puissante France qui ne veut pas du tout perdre toute la région des Grands Lacs en tant que sa sphère d’influence tel que décidé tacitement entre les Grands de ce monde depuis les temps forts de la Guerre Froide des années 60-70 ?
Le Rwanda ne peut pas tenir ferme comme la Russie actuelle qui voit l’OTAN l’encercler de très près en lui prenant l’Ukraine pour parvenir petit à petit à l’asphyxier complètement.
L’Est de la RDC reste une poudrière qui ne peut s’éteindre qu’une fois suffisamment explosée, a confié un observateur militaire qui n’approuve pas une situation d’intensité de violence latente constatée sur de grands espaces du Nord Kivu administrés parallèlement pas les Fdlr qui lèvent des taxes, qui exploitent des gisements d’or et de coltan, qui coupent impunément le bois du Parc des Volcans tout cela pour arrondir des recettes de quelques 70 millions de dollars américains par an. Que fait cet argent ? Une campagne diplomatique ? Non ! Un effort de guerre ? Probablement ! Un entretien pour resserrer les rangs afin que ses combattants soient sur le qui-vive ? Sûrement !

Le Commandant des fdlr dans les brousses du Kivu. La surenchère va-t-elle raviver la renaissance des M23 congolais et de la surmilitarisation de la région ?
Reste à voir le « backfire » de cette politique française dans la région des Grands Lacs. Après avoir pénétré parfaitement les services onusiens et les gagner à sa cause contre le régime actuel rwandais qui veut troubler les accords tacites entre puissances et ramener le Rwanda, puis le Burundi (il y va petit à petit) et, pourquoi pas, la RDC dans le giron anglophone ; la voilà cette France altière qui étend son influence sur la SADC. Cette dernière, forte des concessions minières occupées par ses compagnies dans l’Est de la RDC et ailleurs, trouve qu’elle doit gober la propagande française selon laquelle Kigali constitue un danger pour la RDC et, par conséquent, contre ses intérêts se trouvant sur le sol congolais.
Entretemps les géostratégies françaises alimentées par les dispositions belgo romaines continueront leur œuvre pour réchauffer avec une cruauté sans égale la poudrière de la région des Grands lacs.
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