Je suis un observateur de l’évolution du secteur artistique musical rwandais depuis cinq ans. Je constate que les musiciennes rwandaises allient leur talent à leur beauté corruptrice dans l’attraction de leurs fans.

Quand on analyse de plus près les faits et gestes de ces femmes artistes rwandaises on décèle des pratiques qui montrent qu’elles font prévaloir leurs traits et proéminences physiologiques dans les médias comme pour attirer de plus en plus de fans dans les concerts qu’elles organisent. Celles-ci arborent des fesses ou cuisses bien ficelées, celles-là adoptent un regard amoureusement langoureux. Beaucoup d’interrogations fusent en vous-même.

« La pose photo des fesses en attitude provocante, est-ce pour montrer que sa belle voix de musicienne passe par son derrière, veut-elle montrer que ses belles cuisses sont sa source d’inspiration musicale ? », est-on tenté de se questionner.

Elles ont déjà gagné leur public qui, sur les réseaux sociaux, ne tarissent pas de leur hébétude : « Telle artiste est vraiment belle. Elle est ma préférée. Par contre telle autre, je ne donnerai pas un sou », lit-on souvent sur les réseaux sociaux des réactions des lecteurs ayant leurs artistes dans les médias. Ces femmes artistes travestissent donc l’opinion de leurs fans qui ne suivent que leurs traits de beauté au lieu de la quintessence de leurs talents de musiciennes.

Le public mélomane rwandais est lui aussi à ses débuts. Il faut dire qu’il n’a pas trop de choix d’artistes. Il se comprend que toute jeune femme qui s’improvise dans le secteur est, la plupart, prise pour une reine surtout qu’elle ose faire quelques gestes osés qui ressortent de la culture traditionnelle Kinyarwanda.

« Ici aux USA, nous avons beaucoup d’artistes qui ont de grands talents. Il est difficile de percer pour la reconnaissance internationale. Il faut avoir tes particularités talentueuses très fortes. Mais aussi, les imprésarios pour promouvoir un tel artiste comptent sur son physique. L’image de l’homme se vend aussi dans ce monde du business », a confié un ami vivant aux USA.

Mais ça c’est la société de consommation américaine. On comprend que là aussi la créativité passe avant les considérations physiques sentimentales. Il en va de même pour l’avenir des talents rwandais et du développement du secteur artistique rwandais. Tant qu’il ne sera pas promu des talents, qu’en lieu et place telle artiste sera mise à l’honneur à cause de sa beauté physique, je ne vois pas l’avenir de la musique rwandaise.

Les vrais talents seront donc bâillonnés. Ils ne s’épanouiront pas. Je ne pointerai du doigt telle artiste qui aurait été promue pour avoir offert ses intimités profondes aux imprésarios et autres promoteurs musicaux. Ce qui est sûr c’est qu’il n’en manque pas celles qui ont offert leurs corps pour, en échange, devenir célèbres artistes. Ici est le nœud de la prostitution chez les artistes qui veulent percer sans avoir des talents pour ce faire.

Ici s’explique également des costumes proches de l’indécence qui dessinent leur anatomie avec des ‘Baratintugu’ (un t-shirt qui dessine bien les rondeurs du dos de celle qui le porte), impenuro (Une minijupe à la limite du haut des cuisses), Buckopa (Une culotte qui montre la naissance des fesses), Mukondo- Out (une T-shirt qui laisse étaler le nombril). Combien de fois n’a-t-on entendu que telle artiste a couché avec son producteur et publiciste, avec tel journaliste. Combien d’entre elles ont-elles attrapé des grossesses non désirées ?

Qu’on le veuille ou non, la vérité finit par éclater au grand jour. Beaucoup de filles passent pour des artistes talentueuses mais leurs prestations déçoivent. Pourquoi ? Parce qu’elles auront brandi autre chose que la dimension artistique de leur personne pour leur célébrité.

Curieusement ces opportunistes font que de vraies étoiles montantes deviennent des Mozart assassinés. Elles ne peuvent pas s’épanouir dans leurs talents et laissent leurs camarades corrompues s’auréoler de leur terne lumière.

Traduit du Kinyarwanda par Jovin Ndayishimiye