Pour améliorer de manière durable la gouvernance, en général, et les finances publiques, en particulier, la République démocratique du Congo dispose des organes de contrôle. Notamment, l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, le Conseil supérieur du portefeuille (CSP), le Conseil Permanent de la comptabilité du Congo (CPCC). Mais, le constat qui se dégage est que ces organes seraient rangés dans les oubliettes de l’histoire. En lieu et place de la simple dénonciation de la mégestion qui caractérise bon nombre d’institutions et entreprises du pays, le gouvernement devait utiliser ses organes de contrôle à fond et surtout faire confiance aux membres qui les composent.
Qu’il s’agisse de l’Inspection générale des finances, de la Cour des comptes, du Conseil supérieur du portefeuille, du Conseil permanent de la comptabilité du Congo, tous ces organes de contrôle existent depuis l’époque de la Deuxième République pilotée par le Maréchal Mobutu Sese Seko. Le contrôle étant la mission principale leur confiée, des personnalités de haut niveau intellectuel et de grande probité morale telles que Kengo wa Dondo, Mabi Mulumba, feu Kinzonzi Mvutukidi avaient eu l’insigne honneur de présider respectueusement la Cour des comptes et le Conseil supérieur du portefeuille.
Disposant de compétences, ces organes n’avaient pas démérité dans l’accomplissement de leur mission. Au contraire, les différents gouvernements qui se sont succédé étaient satisfaits des rapports qui se dégageait de leur fonctionnement. Ce qui leur permettait d’ailleurs de sanctionner les mauvais gestionnaires et de prendre des dispositions qui s’imposent pour arrêter la gabegie financière.
Se sentant sérieusement talonnés, les gestionnaires des affaires publiques commettaient moins de bévues de peur d’être jetés en prison. Toutefois, les récalcitrants en avaient eu pour leur compte. Ceci n’est qu’un rappel pour montrer à l’opinion que la République démocratique du Congo dispose de mécanismes de contrôle pouvant lui permettre de bien veiller à la gestion des finances publiques.
Une relance s’impose
Sous la houlette de feu Laurent-Désiré Kabila, l’ex-AFDL avait également l’objectif de gérer parcimonieusement la chose publique. Pour ce faire, ce régime s’était aussi servi des organes de contrôle susmentionnés. Si le début était prometteur, les choses s’étaient gâtées à la longue. Comme à l’époque de la zaïrianisation sous Mobutu, le clientélisme, le népotisme et tant d’autres maux ont pris le dessus sur les compétences. Les conséquences qui en résultent ne pouvaient qu’être néfastes. Et, depuis des décennies, les différents gouvernements qui se succèdent ont du mal à redresser la situation économique du pays, particulièrement, celle relative à la gestion de la chose publique. Au gouvernement actuel qui tient à redorer le blason terni, il n’a pas d’autre choix que relancer les organes de contrôle qui disposent des compétences.
Pour ne citer que le cas de la Cour des comptes par exemple, institution supérieure de contrôle des finances publiques, elle a pour mission d’effectuer, de manière indépendante, un contrôle externe a posteriori des finances de l’Etat et de ses démembrements ainsi que des organismes, entreprises publiques et autres entités bénéficiant du concours financier de l’Etat. Pour jouer pleinement son rôle, elle (Cour) est appelée à s’adapter constamment aux changements dans la gestion des finances. C’est fort de cela d’ailleurs que le Programme d’appui à la gouvernance de l’Union européenne la soutient pour le recrutement par concours des magistrats stagiaires.
N’est-ce pas là une occasion pour le gouvernement de solliciter des partenaires devant également renforcer la capacité d’autres organes de contrôle ? De cette manière, non seulement qu’il relancerait le contrôle dans les institutions et entreprises de l’Etat, mais il crédibiliserait tous ces organes qui, à une certaine époque, avaient fait preuve de compétence, malgré la modicité de moyens mis à leur disposition.
Le gouvernement actuel doit donc les utiliser à bon escient s’il tient à gagner son pari d’amélioration de la gestion des finances publiques et, ipso facto, des conditions sociales de la population.
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