Après la protestation par bon nombre de rescapés du génocide et ceux de l’hôtel Mille Collines du prix décerné à Paul Rusesabagina, la Fondation Lantos a, à son tour, dénoncé mercredi les protestataires en octroyant le prix destiné à Paul Rusesabagina. Cette action ne découragera point les rescapés étant résolus à clamer la vérité jusqu’à ce que l’association comprenne son erreur, ce qui n’a rien à voir avec de l’extrémisme.
Le Secrétaire Exécutif de l’Association IBUKA, Janvier Forongo a déclaré, dans une interview ce jeudi, que l’acte posé par la Fondation Lantos ainsi que celui de Rusesabagina de se faire passer pour un sauveur des rescapés du génocide ayant pris refuge dans cet hôtel, c’est du mépris vis-à-vis des rescapés. Monsieur Forongo a souligné que le fait d’avoir publié des rapports explicitant la vérité sur le rôle présumé de Paul Rusesabagina durant le génocide et remis à la Fondation Lantos qui les a piétinés, l’Association IBUKA considère ce geste comme du négationnisme du génocide et que la Fondation aurait d’autres intérêts notamment la recherche de l’argent.
Monsieur Janvier Forongo a fait savoir que l’Association n’incrimine pas Rusesabagina de génocide, mais réclame que ce dernier arrête son négationnisme en s’attribuant ce qu’il n’a pas fait. Jouer un film ne traduit pas la véracité des événements, qu’il soit auréolé pour avoir réalisé un film, mais que le film « Hotel Rwanda »ne soit pas pris pour une réalité.
Il a poursuivi en disant qu’une personne, qui donne de la valeur à la recherche effectuée en dehors du Rwanda et que ce soit approuvé par ceux qui auraient bénéficié de son pseudo sauvetage, est animée d’un tout autre sentiment que celui de renforcer la vérité, mais plutôt, il s’agit d’intérêts personnels. Voilà ce que les rescapés et les personnes éprises de paix et de vérité fustigent énergiquement.
Un officier belge, le major Jean Loup Denblyden, qui était au Rwanda et qui avait la possibilité de savoir ce qui se tramait à l’Hôtel Mille Collines pendant le génocide, n’a pas manqué de relater ce qu’il sait sur Paul Rusesabagina même sur le prix qu’il a reçu alors qu’il ne le méritait pas, à moins de trouver un motif autre que celui d’avoir secouru des gens au moment du génocide.
En général, a indiqué cet officier, il n’est pas question du Rwanda uniquement, beaucoup d’associations qui décernent des prix sont souvent des instruments de certaines personnes. Parfois, elles sont victimes de ruses de ceux ayant des intérêts, il y en a aussi qui prétendent que Rusesabagina a déjà obtenu une récompense qui l’a médiatisé au point d’en recevoir encore. Je pense, ajoute cet observateur étranger, qu’une personne peut obtenir plusieurs prix, seulement il est inconcevable qu’aucune personne de ladite Fondation n’ait pas foulé le sol rwandais surtout qu’elle est constituée de personnalités importantes.
Photo : les participants à la réunion
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