France : Recherché pour génocide, le Rwandais Fabien Neretse a été interpellé et écroué

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Le 1er juillet 2011 à 03:07

Jeudi, au petit matin, Fabien Neretse, sexagénaire, a été interpellé à son domicile dans la ville d’Angoulême en France par les enquêteurs français d’une unité spéciale opérant sur commission rogatoire dans le cadre d’une enquête internationale. Les enquêteurs avaient le soutien de gendarmes français.
L’homme a été placé en garde à vue juste après son interpellation. Il a été placé en détention hier après-midi, devrait ensuite être présenté aux juges d’instruction en charge du dossier des génocidaires du Rwanda (...)

Jeudi, au petit matin, Fabien Neretse, sexagénaire, a été interpellé à son domicile dans la ville d’Angoulême en France par les enquêteurs français d’une unité spéciale opérant sur commission rogatoire dans le cadre d’une enquête internationale. Les enquêteurs avaient le soutien de gendarmes français.

L’homme a été placé en garde à vue juste après son interpellation. Il a été placé en détention hier après-midi, devrait ensuite être présenté aux juges d’instruction en charge du dossier des génocidaires du Rwanda

Fabien Neretse alias Fabien Nsabimana est un ancien officier de des ex-Forces Armées Rwandaises (Ex-FAR). Il est nommément visé dans les quinze pages de l’acte d’accusation rédigé à Kigali, le 8 août 2007, par Martin Ngoga, procureur général de la République du Rwanda. Il y est accusé de six « infractions » : « génocide », « complicité de génocide », « complot du génocide », « assassinat », « extermination » et « création, direction et appartenance à une association de malfaiteurs ». Il fait également l’objet de plusieurs plaintes, en Belgique et en France.

Il fait également l’objet d’une fiche rouge d’Interpol. « Le degré suprême pour les criminels recherchés », traduit Alain Gauthier, le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, une association basée en France. C’est lui qui a pu identifier Fabien Neretse en 2008, établir qu’il coulait des jours tranquilles à Angoulême sous le nom de Fabien Nsabimana, installé dans le quartier de La Grand-Font où il s’était remarquablement intégré, au point de rédiger un rapport pour proposer au préfet des solutions à la délinquance des mineurs.

L’annonce de l’interpellation de Fabien Nsabimana a été plutôt perçue comme une bonne nouvelle par Alain Gauthier. Ce qu’il pourrait interpréter comme une conséquence du réchauffement des relations entre Paris et Kigali. Pour l’instant, si plusieurs Rwandais soupçonnés d’avoir pris part au génocide ont pu être interpellés en France, aucun n’a été extradé vers son pays d’origine. « Les juges d’instruction ont peut-être là suffisamment d’éléments pour le mettre en examen », envisage Alain Gauthier.

En Belgique, plusieurs procès ont déjà eu lieu. Mr Gauthier ajoute qu’en France, « beaucoup de choses se précisent : la diffusion d’un documentaire sur France 2 mardi soir, bien que trois personnes mis en cause aient tenté de l’empêcher ; la décision d’extrader ou non l’épouse de l’ancien Président qui sera rendue le 28 septembre ». Et le tribunal pénal international pour le Rwanda, créé il y a seize ans pour juger les génocidaires, semble avoir changé d’avis sur la justice rwandaise. En témoigne la récente renvoie de l’affaire de Jean Bosco Uwinkindi vers la justice rwandaise

Photo : Fabien Neretse alias Fabien Nsabimana en 2010 


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