Le prêtre de la paroisse de Gisors, dans l’Eure, était au centre d’un reportage sur le génocide au Rwanda, diffusé sur France 3, début avril 2014. Il poursuit France Télévisions.
Mercredi 15 octobre 2014, le groupe France Télévisions et les producteurs de l’émission Pièces à conviction (France 3), étaient convoqués devant la justice, à Paris, mis en cause par un prêtre de l’Eure.
Motif : le reportage baptisé « Rwanda, des prêtres accusés » et diffusé le 13 avril 2014, en partie consacré au rôle qu’aurait pu jouer l’actuel curé de la paroisse de Gisors (Eure) dans le massacre de Tutsis. Il porterait atteinte à sa présomption d’innocence.
Accusé de génocide
Dans le magazine, les journalistes de Turbulences Prod, Mathieu Sarfati et Jean-Pascal Bublex, reviennent sur l’attitude de certains hommes d’Église pendant le génocide rwandais.
Le prêtre Wenceslas Munyeshyaka, qui vit en France depuis 1994 et officie à Gisors depuis 2001, a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Interpellé à plusieurs reprises, condamné par contumace à la perpétuité en 2006 par un tribunal militaire rwandais, il est accusé d’avoir organisé le massacre de Tutsis qu’il abritait dans sa paroisse, au Rwanda. Le TPIR, qui a achevé ses travaux en 2010, a demandé que le prêtre soit jugé en France par une Cour d’assises. Le dossier est toujours à l’instruction.
30 000 euros et le retrait de l’émission
Défendu par les avocats Jean-Yves Dupeux et Florence Bourg, le prêtre estime que le reportage a porté atteinte à la présomption d’innocence.
Quand on sort des vingt minutes de ce documentaire, on a la certitude qu’il est coupable de génocide », a insisté Me Dupeux à l’audience.
Cinq passages de l’émission ont été mis en cause par les avocats de Wenceslas Munyeshyaka, qui réclament notamment 30 000 euros de dommages et intérêts ainsi que le retrait de l’émission, toujours visible sur internet.
Délibéré le 26 novembre 2014
Pour le groupe France Télévisions, « les journalistes n’ont pas l’obligation d’objectivité. On leur demande d’être prudents, sérieux et honnêtes, ce qui a été le cas dans ce documentaire précis et fouillé », estime de son côté Me Louis-Marie de Roux.
L’avocat de la société de production, Me Jérémie Boulay, a rappelé qu’« il n’est pas interdit de rendre compte d’une affaire en cours ». Le délibéré sera rendu le mercredi 26 novembre 2014.
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