Les procès devant les juridictions traditionnelles rwandaises Gacaca, chargées de juger la plupart des auteurs présumés du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, seront définitivement bouclés à la fin du mois de février, apprend-on ce jeudi de source officielle.
« Après le mois de février, il n’y aura plus de procès », a indiqué à l’agence Hirondelle Denis Bikesha, responsable de l’unité de mobilisation et information au sein du Service national des juridictions gacaca (SNJG).
Au 31 janvier, il ne restait plus que 18 procès en cours de jugement, selon Bikesha, qui ajoute que les recours en révision ne sont plus reçus.
Le conseil des ministres du 21 décembre dernier a fixé au 4 mai prochain la cérémonie de clôture officielle des tribunaux gacaca.
La clôture des gacaca, qui ont jugé autour d’un million d’auteurs présumés du génocide, a été reportée de nombreuses fois depuis 2007 à cause, selon le SNJG, de la découverte de nouvelles preuves et de la complexité de certaines affaires.
En marge de la supervision des tout derniers procès, le SNJG achève de rédiger deux documents importants : l’histoire du processus gacaca et le rapport final des procès.
Inspirés des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise) réglaient les différends, les gacaca étaient chargées de juger les auteurs présumés du génocide à l’exception de planificateurs de haut niveau (national et provincial) relevant de la compétences de la justice conventionnelle.
Les juges gacaca ne sont pas des magistrats professionnels, mais « des personnes intègres » élues parmi la communauté. Certains d’entre eux ont cependant été eux-mêmes accusés de génocide, puis jugés et condamnés ou acquittés. D’autres encore ont été surpris en flagrant délit de corruption.
Le système a été souvent critiqué par des organisations des droits de l’homme comme Human Rights Watch et Amnesty qui ont dénoncé un large éventail de violations des principes de l’équité et des droits de la défense.
Kigali a toujours rétorqué qu’il s’agissait d’une solution « made in Rwanda » à un problème rwandais et a mis quiconque au défi de lui proposer mieux pour vider le très lourd contentieux du génocide qui a fait, selon l’ONU, plus d’un million de morts, essentiellement d’ethnie Tutsi.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!