Depuis que le général-renégat Bosco Ntaganda s’est rendu à l’ambassade des USA de Kigali le lundi 18 mars 2013, Washington s’affaire à trouver une issue à l’imbroglio politico-juridique de cet hôte encombrant. Les Etats-Unis espèrent l’aide du Rwanda pour transférer Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) qui le réclame.

Le Rwanda pour sa part se lave les mains dans le suivi de l’affaire en assurant que selon la convention de Genève, le rebelle Congolais se trouve sur le territoire Américain dans les locaux de son ambassade à Kigali, déclarait à la RFI ce mercredi 20 mars 2013, le Ministre Rwandais de la Justice et Garde des sceaux, Tharcisse Karugarama.

On apprenait le même jour qu’une équipe de la CPI voyageait à destination de Kigali pour négocier le transfert de Ntaganda vers La haye. La procureure de la CPI, Mme Fatou Bensouda, a, quant à elle, déclaré lors d’une conférence de presse à Paris, que Bosco Ntaganda pourrait être livré à La Haye ce samedi.

« Nous travaillons étroitement avec ceux qui peuvent faciliter son transfert dans le délai le plus court possible » ; avant d’affirmer peu après que Ntaganda pourrait être livré à La Haye « dans les deux jours ».

Lors d’une conférence de presse par vidéo-conférence, ce mercredi 20 mars, Johnnie Carson, responsable Afrique près le Département d’Etat américain, a réaffirmé la surprise causée par la reddition de Bosco Ntaganda :

« Je peux vous dire que nous n’avions pas prévu que monsieur Ntaganda irait à notre ambassade ; nous ne savions pas qu’il était à Kigali ; nous ne l’avons pas encouragé dans ce sens ».

Johnnie Carson a, par ailleurs, répété que bien que Bosco Ntaganda soit en territoire américain, Washington compte désormais sur le concours de Kigali pour le transfert du rebelle congolais, un transfert que Kigali a garanti déclarant qu’il ne se mêlera pas dans l’affaire.

Le Rwanda, longtemps soupçonné d’avoir protégé Bosco Ntaganda, a indiqué qu’il ne se mêlerait pas à son éventuel transfert à la Haye.

« Cette affaire est entre les mains des Etats-Unis qui détiennent le général recherché congolais et de la CPI qui le recherche », avait déclaré, mardi, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

Le Général Bosco Ntaganda,40 ans, est recherché par la CPI pour des meurtres, viols, pillages et enrôlement d’enfants-soldats commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) dans l’est de la RDC, entre Septembre 2002 et Septembre 2003 dans la province de l’Ituri.