La Société civile française agissante ne comprend pas comment la France officielle qui veut s’amender à propos de son aventure politico diplomatique au Rwanda d’avant et pendant le génocide des Tutsi de 1994, reconnaît tantôt ‘l’erreur politique’ comme l’a laissé entendre Nicolas Sarkozy au cours de sa visite à Kigali en 2009, tantôt elle ne veut rien entendre pour ce qui est de rendre publics les documents qui pourraient éclairer le public sur la vérité de l’histoire diplomatique militaire franco-rwandaise au cours de la période 1980-1994.
Il y a une levée de boucliers de cette France citoyenne qui exige la vérité sur ce passé. Mais il y a aussi d’autres cercles et lobbies assez puissants pour ne pas permettre cette déclassification de documents jugés toujours sensibles.
« 20 ans de silence, ça suffit comme ça ! Alors que dans le cadre d’importantes mobilisations de nombreuses associations ont demandé une prise de parole officielle, François Hollande et Jean-Yves le Drian ont respecté la loi du silence. Un silence qui n’affaiblit en rien la volonté de connaitre la vérité sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda » lit-on sur le site www.collectifvan.org qui rapporte qu’une pétition lancée et signée (6000 signatures) par les Associations Survie, le CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda), la FIDH (Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme), la LICRA (Ligue Contre le Racisme et l’Antisémitisme), la LDH (Ligue française des Droits de l’Homme) et Sherpa, sera remise au Ministère de la Défense, samedi 28 juin 2014 à 15h, RV métro Solferino.
La France citoyenne revendique le rôle de redresseurs de torts. Elle ne comprend pas comment la France officielle peut continuer à commettre « des erreurs diplomatiques » et ne pas ni les assumer ni les reconnaître afin d’avancer dans le droit chemin démocratique.
C’est également ce que réclame la section jeunesse française d’EGAM (European Grassroot Anti racist Movement) dont une délégation est en visite à Kigali pour faire ses constatations. Elle demande elle aussi l’éclatement de la vérité sur le présumé rôle de la France dans le processus génocidaire au Rwanda de 1994.
Or il se fait que les rouages de la diplomatie française se tournent vers d’autres stratégies qui assemblent géopolitique et génocide et dérapent sur la personnalité des leaders politiques rwandais dans une gymnastique qui frisent des sentiments plats de répulsion à l’endroit de l’establishment de Kigali accusé de ne pas être en odeur de sainteté avec l’Elysée.
Le talon d’Achille
La France officielle s’excelle à rendre nerveux Kigali. Elle est fin artiste dans cette matière. N’héberge-t-elle pas toute une grande partie de la crème des intellectuels rwandais qui s’est exilée avec la fin du génocide des Tutsi de 1994, celle-là dont la plupart est répertoriée et sommée par la société civile française pour s’expliquer sur des faits criminels lui imputés durant cette période.
La France, par le biais de ses hauts fonctionnaires onusiens, sait enfoncer les clous. Elle irrite Kigali en levant unilatéralement les sanctions d’embargo de voyage qui frappent les membres des FDLR (Forces de Libération du Rwanda) ses frères-ennemis jurés.
Tout se fait pour montrer que les membres et autres anciens hauts officiels du gouvernement rwandais Habyarimana (1973-1994) peuvent bénéficier de sympathie et de compassion du gouvernement français dussé-t-ils avoir plongé sérieusement leur main dans le génocide de ces Tutsi.
Pire encore pour Kigali, le bras armé FDLR de cette opposition rwandaise ethnocentriste hutu est cajolé, caressé ou encouragé à se muer en force politique pour entrer dans la balance avec le gouvernement rwandais actuel.

Le Français Hervé Ladsous (à dr), Chef du DPKO (Départment de Maintien de la Paix près le Conseil de Sécurité de l’ONU et à gauche le Gén. Iyamuremye
« Des sources dignes de foi disent avoir vu la lettre du 25 juin 2014 portant signature du Français Hervé Ladsous, Chef des Opérations onusiennes de Maintien de la Paix dans le monde envoyée au Conseil de Sécurité annonçant qu’une autorisation de voyage est accordée au général des FDLR qui se rend à Rome pour participer à une réunion préparée par la Communauté San’t Egidio.
La lettre précise que le général rencontrera différents officiels onusiens dont Mary Robinson, représentante spéciale de Ban Kimoon pour la région des Grands Lacs ainsi que l’Envoyé spécial de Belgique pour les Grands Lacs, Fran de Conick. Au menu des discussions, xplorer ensemble les voies et moyens de désarmement unilatéral des FDLR… ».
De fil en aiguille, on comprend que la France officielle tire les ficelles dans les coulisses internationales pour accréditer et crédibiliser dans la Communauté internationale l’image des FDLR qu’elle trouve plus consistante et disciplinée que tous les autres mouvements de l’opposition politique civile rwandaise de la diaspora.
La suite peut se concevoir ou se soupçonner. On force la main de Kigali pour qu’il accepte le dialogue et qu’il laisse tomber sa thèse charpente idéologique du régime, celle du développement économique rapide en toute indépendance qui s’accompagne de beaucoup de création de richesses sociales et non dépendance à l’assistance budgétaire nationale proposée généreusement par la Communauté internationale des bailleurs de fonds.
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