GOMA – RDC : Une tragédie se profile à l’horizon

Redigé par Luigi Elongui
Le 23 mai 2013 à 12:35

.L’opinion ci dessous reproduite fait allusion aux événements qui sont survenus ces deux derniers jours à Goma. Il attire l’attention du public sur de petits incidents qui peuvent se traduire en une immense catastrophe déclenchée par l’un ou l’autre belligérant. L’auteur publie son opinion dans l’espoir que les efforts de baisse de la tension vont se matérialiser ou que cette tension sera écartée pour de bon avec la reprise des négociations entre Kinshasa et le M23. Pourtant ce ne sera pas si facile car (...)

.L’opinion ci dessous reproduite fait allusion aux événements qui sont survenus ces deux derniers jours à Goma. Il attire l’attention du public sur de petits incidents qui peuvent se traduire en une immense catastrophe déclenchée par l’un ou l’autre belligérant. L’auteur publie son opinion dans l’espoir que les efforts de baisse de la tension vont se matérialiser ou que cette tension sera écartée pour de bon avec la reprise des négociations entre Kinshasa et le M23. Pourtant ce ne sera pas si facile car le Cahier de charges du M23 montre des manquements énormes de Kinshasa en termes de malgouvernance sociale et de mégestion du patrimoine public qui sonnent comme une injonction pour accepter les faits ....

Note de l’Editeur

Qu’il s’agisse d’une escarmouche due à des raisons plus ou moins futiles -la gestion d’une source-, ou d’un accrochage plus sérieux qui pourrait mettre fin à cinq mois d’une trêve de facto, les combats qui ont opposée hier les soldats du M23 aux troupes gouvernementales et aux rebelles hutu rwandais des FDLR, leurs alliés, autour de l’abreuvoir de Mutaho -à une dizaine de kilomètres de Goma, dans l’Est de la RDC- préfigurent certainement une partie du scénario pour les semaines à venir.

Des soldats de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu

Lorsque la Brigade d’intervention de la MONUSCO, mise en place par la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU pour « neutraliser » les forces de l’Armée Révolutionnaire Congolaise, branche militaire du M23, sera prête à agir, il suffira un épisode déclencheur comme celui de Mutaho -une offensive conjointe FARDC-FDLR contre les positions de l’ARC et la riposte, quoique contenue, de cette dernière- pour susciter l’intervention sur le terrain de la nouvelle unité spéciale onusienne sous commandement d’un général tanzanien. Celle-ci ne se limitera pas, par conséquent, à exercer une fonction de dissuasion mais se déploiera en ordre de combat face aux troupes du général Sultani Makenga, chef militaire du M23.

Dans cette perspective d’« affrontement final » contre la « révolution congolaise » du M23, se consomme tristement la dérive des Nations Unies qui abdiquent leur rôle fondateur de partenariat mondial pour la paix pour se muer en force d’agression contre toute forme de résistance au nouvel ordre planétaire établi par les grandes puissances. Un ordre qui exige un pouvoir faible et prédateur en RDC avec Joseph Kabila à la tête de l’Etat et qui sera à tout prix défendu, même au risque d’embraser à nouveau la sous région. Ainsi, l’alliance qui se profile dans les collines et les jungles du Kivu entre Casques Blues, FARDC et FDLR signe -dans la collusion théoriquement contre nature entre une mission de paix devenue mission de guerre et des forces génocidaires- l’arrêt de mort de l’ONU en tant que régulateur impartial des conflits et la perte définitive de sa légitimation en tant qu’agent de paix.

Mais les événements de Mutaho nous apprennent une deuxième leçon. La provocation orchestrée par Kabila à la veille de la visite du Secrétaire général des NU à Kinshasa montre jusqu’à quel point le locataire du Palais de la Nation se sent conforté par ses parrains internationaux. Ceux-ci feront probablement mine de critiquer son inaction face aux engagements pris dans l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Mais ils sont en réalité les derniers à être intéressés à un véritable processus de réformes en RDC, qui dote par exemple ce géant d’Afrique centrale d’une armée en mesure de faire respecter sa souveraineté nationale et d’un pouvoir capable d’en assurer le développement et de garantir le bien être de ses populations.

Pourtant, et avant qu’il ne soit pas trop tard, il faut au moins que les Etats de la sous région prennent la mesure des conséquences de l’intervention de la Brigade onusienne. Car tous ne resteront pas les bras croisés devant le nettoyage ethnique et l’extermination des communautés banyarwanda dans le Nord Kivu.


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