La Commission Nationale de Démobilisation et de Réintégration (RDRC) a déclaré fausses les statistiques fournies par la Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC) selon lesquelles 710 combattants Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) auraient rendu leurs armes et rentré au Pays au cours de l’année 2015.
C’est ce qu’a déclaré Taz Greyling au cours de sa conférence de presse de fin d’année 2015. Cependant il a précisé que ce chiffre est gonflé par leurs 315 dépendants.

La RDRC déclare que les chiffres sont gonflés outre mesure, qu’elle n’a accueilli rien que 190 combattants au cours de la période de l’an 2015.
« C’est carrément impossible, a dit John Sayinzoga, Président de la Commission rwandaise de Démobilisation et de Réintégration. Où les ont-ils envoyés ( les messieurs de la Monusco) ?
Démobilisation et rapatriement timide
Nous avons accueilli successivement 50 et 52 combattants Fdlr démobilisés au cours des 53è et 54è phases. Ça c’était en début de l’an écoulé. Deux autres phases ont suivi, la 55è et la 56è, avec 44 combattants chacune », a dit Sayinzoga étonné de voir les chiffres gonflés de ces Combattants FDLR opérant dans les forêts et villages de l’Est de la RDC.
« Quand ces ex-combattants arrivent dans leurs camps de transit. Les officiels de la Monusco amènent leurs manifestes, une liste détaillée de ces derniers. Nous les accueillons et signons sur ces documents dont ils gardent une copie », a-t-il ajouté nourrissant des inquiétudes selon lesquelles les chargés de démobilisation de la Monusco pourraient confondre les vrais Fdlr avec les réfugiés rwandais civils tout autant que des civils congolais recrutés par des milices congolaises.
Entretemps, le Ministère en charge des réfugiés MIDIMAR chiffre à 5.081 réfugiés civils rwandais en RDC qui sont rentrés au cours de cette année 2015.

Ce ministère precise que 3.939 sont rentrés à partir du poste frontière de Rubavu-Goma tandis que les 1.142 autres ont traversé le poste-frontière de Ruzizi-Kamembe.
En Mars 2013, le Conseil de Sécurité des Nations Unies avait adopté une résolution n0 2098 autorisant un désarmement des FDLR dans un effort de rétablir la sécurité et la paix dans l’Est de la RDC et au Rwanda pour que les activités économiques reprennent en toute séreinité dans la région des Grands Lacs et que les réfugiés congolais au Rwanda, au Burundi et en Uganda puissent regagner leurs propriétés.
En ce moment-là, la Monusco n’a pas montré un quelconque intérêt à ce genre d’opération de forcer les FDLR à désarmer.
Au cours de sa communication au même conseil de sécurité en Mars 2014, l’Amb. Eugène-Richard Gasana, Représentant Permanent du Rwanda aux NU, a montré clairement que ces combattants Fdlr étaient estimés à 3.640 hommes en formation militaire régulière d’infanterie avec armes. Il précisait alors que « cette force pouvait se renforcer davantage par le biais de recrutement et entraînement militaire ».
L’ambassadeur montrait alors comment ces Fdlr participaient activement à diverses activités économiques renflouant un effort de guerre dont l’extraction des mines et la production de charbon dans les parcs de l’Est de la RDC. A un certain moment, on a chiffré à 80 millions de dollars par an de recette de ces Fdlr. Les FARDC (Forces Armées de la RDC) ne cachaient pas du tout leur coopération avec ces combattants rwandais.
La Monusco a raté une chance historique de stabiliser le Congo et la Région
Alors que le M23 (Mutins congolais qui se sont dénommés Mouvement du 23 Mars, essentiellement composés de Congolais rwandophones) s’étaient invités dans la bagarre réclamant plus de dignité et de rapatriement de leurs parents réfugiés dans les trois pays frontaliers avec le Congo, une Brigade Internationale d’Intervention a été décidée en 2013 par le Conseil de Sécurité et commandée par un général tanzanien James Mwakibolwa. Cette force avait été mandatée de réduire à néant tous les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. Priorité avait été donnée à la lutte armée décisive contre les M23 alors prétendument accusés d’être parrainés par le Rwanda. Ce qui fut fait avec des combattants M23 chassés du territoire congolais.
Cela commençait-il bien ? Les Fdlr allaient-elles être forcées à la démobilisation ? Cela aurait eu un heureux impact sur l’évolution des activités commerciales sereines mais aussi, un climat d’émergence d’une culture démocratique liée à la confiance réciproque des peuples des Grands Lacs.

Ça, la Monusco aurait dû y penser. Les difficultés qu’ont certains leaders de la région à faire l’alternance démocratique peuvent s’expliquer de cette façon. Les peuples de cette région dont les Rwandais comprennent ainsi l’importance de garder pour au moins un troisième mandat, leur leader politique, commandant et stratège militaire Paul Kagame.
Des chances de démocratisation des institutions des pays des Grands Lacs de plus en plus ténues
Au cours du dernier trimestre de la même année 2013, il a été promis à Kigali que le tour de la chasse des FDLR allait arriver. Ce tour n’arrivera pas le 2 janvier 2014, date butoir-Ultimatum donné par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Au contraire, certains de ces combattants Fdlr vont migrer au Burundi pour former un autre foyer de tension autrement plus menaçant pour le Rwanda. Des sources sur terrain au Burundi parlent de 4 camps aménagés pour ces combattants Fdlr qui n’ont pas du tout perdu leur détermination criminelle pour le Rwanda.
Si la Communauté internationale souhaite voir une Région des Grands Lacs pacifiée et roulant sur des principes démocratiques caractérisés par une alternance régulière et transparente au pouvoir, les vingt mille Casques Bleus de la Monusco et la Brigade Internationale Neutre devraient être rappelés à leurs responsabilités et missions principales d’épuration des mouvements armés de la région. Après quoi, quelle excuse un président sortant aura-t-il à brandir pour prolonger indéfiniment son séjour au grand fauteuil ?
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