Grèce : le FMI conditionne son assistance à un allégement de la dette

Redigé par Le Monde
Le 15 juillet 2015 à 07:25

Photo de garde : La directrice générale du FMI Christine Lagarde, et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, participent à une réunion de l’Eurogroupe sur la situation économique en Grèce, au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, Belgique, dimanche 12 juillet 2015©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde
La zone euro doit aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie, estime le Fonds monétaire (...)

Photo de garde : La directrice générale du FMI Christine Lagarde, et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, participent à une réunion de l’Eurogroupe sur la situation économique en Grèce, au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, Belgique, dimanche 12 juillet 2015©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde

La zone euro doit aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie, estime le Fonds monétaire international dans un rapport publié mardi 14 juillet.

« La dette de la Grèce ne peut désormais être viable qu’avec des mesures d’allégement », ajoute le FMI dans ce rapport remis samedi aux autorités européennes, soit avant que l’accord qui conditionne un nouveau plan d’aide à Athènes ne soit signé. Ce texte, conclu lundi au petit matin, prévoit une nouvelle aide de 82 à 86 milliards d’euros, à condition que soient adoptées rapidement une série de réformes à Athènes. Réclamé par Alexis Tsipras depuis son arrivé à la tête du pays, le préaccord ne fait qu’une brève allusion à un possible allégement de la dette grecque.

Dans son rapport, le Fonds assure pourtant que la dette grecque est « totalement non-viable » et prévoit qu’elle approchera les 200 % de son produit intérieur brut dans « les deux prochaines années », contre environ 175 % actuellement.

Dans ce contexte, le Fonds estime que l’Europe n’a d’autre choix que d’alléger la dette grecque — une option âprement combattue par l’Allemagne — condition de la participation de l’institution au nouveau plan de sauvetage, souhaitée par les ministres de finances de la zone euro. « Nous l’avons fait savoir clairement (...) Il nous faut une solution concrète et ambitieuse au problème de la dette (...) Si on leur donne un délai de grâce de 30 ans, on leur permet de réduire la dette en retrouvant de la croissance », a souligné un membre du Fonds monétaire international ayant requis l’anonymat à Reuters.

Le FMI soumet trois options aux Européens. La première consisterait à étendre de 10 à 30 ans le « délai de grâce » pendant lequel la Grèce n’aurait pas à rembourser sa dette aux Européens. La deuxième résiderait dans des « transferts annuels » de fonds à la Grèce et la troisième serait un « effacement de dette » pur et simple, énumère le rapport.

Au-delà la question de la dette, Le FMI estime qu’une dégradation de la situation en Grèce pourrait requérir des « financements exceptionnels supplémentaires des Européens » au-delà des 85 milliards d’euros de trou budgétaire envisagé par Le FMI — 25 milliards de plus que dans sa précédente note, il y a deux semaines — et retenu, peu ou prou, par la zone euro dans son préaccord avec la Grèce.


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