KASSERINE (© 2013 AFP) - Deux militaires ont été blessés lundi par une nouvelle explosion d’une mine sur le mont Chaambi, à la frontière algérienne, où les forces tunisiennes traquent un groupe jihadiste qui a miné la région, a indiqué le ministère de la Défense.

© AFP Abderrazek Khlifi. Un soldat tunisien blessé lors de heurts avec des jihadistes, le 6 mai 2013 à Kasserine (ouest)
"L’explosion qui a eu lieu à 9h30 (08H30 GMT) a blessé le premier militaire au niveau de la jambe et le second aux yeux", a déclaré à l’agence officielle TAP le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Mokhtar Ben Nasr.
"Les militaires ont été rapidement héliportés vers l’hôpital régional de Kasserine où les soins nécessaires leur sont prodigués", a-t-il ajouté.
Précédemment, un médecin de l’hôpital avait dit à l’AFP que l’un des soldats "a eu la jambe arrachée et l’autre est blessé à un oeil".
Selon une source sécuritaire sur place interrogée par l’AFP et des médias tunisiens, l’engin explosif était caché aux abords d’une importante antenne de l’Office national de la télédiffusion qui assure la diffusion des radios et télévisions tunisiennes.
La semaine dernière, 15 militaires et gendarmes avaient déjà été blessés par des engins explosifs sur le mont Chaambi, selon un bilan officiel, déclenchant une vaste opération de "ratissage" pour neutraliser un groupe "terroriste" et déminer ce massif boisé de 100 km2 à l’aide de tirs de mortier.
Le ministère de l’Intérieur a reconnu samedi avoir perdu la trace des jihadistes qui seraient une vingtaine selon les autorités. Une source sécuritaire sur place a, elle, estimé leur nombre à une cinquantaine.
"Nous sommes déterminés à poursuivre les opérations de ratissage pour traquer les terroristes retranchés à Jebel Chaambi", a déclaré lundi le colonel Ben Nasr.
Le militaire a par la suite reconnu que les troupes rencontraient des difficultés à sécuriser la zone, étant donné que les équipements dont ils disposent ne permettent pas de détecter les engins explosifs composés d’ammonitrates, un engrais pouvant servir à la fabrication de bombes.
Ce produit est "impossible à détecter par l’équipe canine et par les appareils de déminage", a expliqué le porte-parole.
Les jihadistes du mont Chaambi sont recherchés depuis une attaque qui avait coûté la vie à un gendarme en décembre. A l’époque, une vaste opération avait déjà échoué à démanteler cette cellule.
Fin décembre, les autorités avaient annoncé l’arrestation près de la frontière algérienne de 16 jihadistes ayant des liens prouvés avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais elles n’ont pas dit si les groupes armés pourchassés actuellement appartenaient à ce réseau.
La Tunisie, dont le gouvernement est dirigé par le parti islamiste Ennahda, est confrontée depuis la révolution qui a chassé début 2011 l’ancien président Ben Ali à l’essor de groupuscules islamistes violents responsables notamment, selon les autorités, d’une attaque contre l’ambassade américaine en septembre 2012 et de l’assassinat d’un opposant en février.
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