Cinq ans de prison ont été requis jeudi contre un député du principal parti d’opposition guinéen, Ousmane Gaoual Diallo, poursuivi pour offense au président Alpha Condé, diffamation, menaces de mort envers des responsables du parti présidentiel et trouble à l’ordre public.
Le procureur de la République du tribunal de première instance de Dixinn, dans la proche banlieue de Conakry, Sidy Souleymane N’Diaye, a réclamé cette peine ainsi qu’une amende de deux millions de francs guinéens (environ 250 euros) au terme d’un réquisitoire de deux heures, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le député de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a porté une "atteinte consciente et volontaire à l’honneur et à la délicatesse du président de la République, contribuant ainsi à diminuer l’autorité morale du chef de l’Etat", a affirmé le procureur, estimant que "ceux qui ont choisi comme activité la politique doivent avoir de la mesure".
Il a demandé à la cour de délivrer immédiatement un mandat de dépôt contre le député Diallo, arrêté le 2 août puis libéré le 5 dans l’attente du procès, qui a débuté mercredi, mais le tribunal ne l’a pas suivi.
Lors des plaidoiries de la défense, vendredi, celle-ci fera "la démonstration juridique que dans cette affaire il n’y a ni crime, ni délit, ni contravention et nous demanderons la relaxe pure et simple de notre client", a réagi l’avocat du député, Me Salifou Béavogui.
La semaine dernière, Ousmane Gaoual Diallo avait expliqué qu’il lui était reproché d’avoir, lors d’un rassemblement de l’UFDG le 30 juillet à Conakry, attribué au président Condé la phrase "L’opposition envoie les enfants dans la rue pour qu’ils se fassent tuer" et d’avoir alors affirmé qu’une "telle phrase ne (pouvait) être prononcée par un chef de l’Etat", mais "par un criminel".
Devant la cour mercredi, il a expliqué avoir utilisé des citations attribuées par la presse au président, et ensuite "dit que ces propos ne sont pas dignes d’un chef d’Etat, mais d’un criminel ambulant, un tyran".
A l’audience, la défense a dénoncé le non-respect des droits de M. Diallo, soulignant qu’il aurait dû bénéficier de l’immunité parlementaire. Ces arguments ont été rejetés par le parquet, au motif que le député était poursuivi en procédure de flagrant délit, qui dispense de saisir le Parlement pour demander la levée de son immunité.
AFP
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