Hugo Chavez : récidive de son cancer

Redigé par BBC afrique
Le 10 décembre 2012 à 06:55

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé qu’il allait retourner à Cuba dimanche pour être opéré d’urgence et pour la première fois il a évoqué ouvertement sa succession. Dans une intervention radio-télévisée, Chavez a déclaré que Nicolas Maduro, un ancien conducteur d’autobus, était l’homme le mieux à même de le remplacer s’il lui arrivait quelque chose.
"C’est un vrai révolutionnaire, il a une grande expérience malgré son jeune âge", a-t-il souligné.
S’adressant à la nation depuis le palais (...)

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé qu’il allait retourner à Cuba dimanche pour être opéré d’urgence et pour la première fois il a évoqué ouvertement sa succession. Dans une intervention radio-télévisée, Chavez a déclaré que Nicolas Maduro, un ancien conducteur d’autobus, était l’homme le mieux à même de le remplacer s’il lui arrivait quelque chose.

"C’est un vrai révolutionnaire, il a une grande expérience malgré son jeune âge", a-t-il souligné.

S’adressant à la nation depuis le palais présidentiel des Miraflores, Hugo Chavez a affirmé qu’en cas de nouvelles élections, ses partisans devaient voter pour Nicolas Maduro, ancien ministre des affaires étrangères avant d’être choisi comme co-listier pour la vice-présidence à la dernière élection présidentielle en octobre dernier.

Homme fort du pays depuis 1998Hugo Chavez s’est imposé comme l’homme fort du Venezuela depuis sa première élection en 1998, poussé par l’ambition de mener à bien son projet de "socialisme du 21e siècle" à la tête du pays qui dispose de très importantes réserves de pétrole au monde.

Aujourd’hui âgé de 58 ans, cet ancien parachutiste, qui a remporté toutes les élections auxquelles il a participé, malgré les accusations d’"autoritarisme" de ses opposants, est affaibli par les traitements qu"il a subi depuis la détection d’un cancer en 2011.

Sa 3e victoire à l’élection présidentielle en octobre avec 54,42% des suffrages lui aurait garanti - si sa santé le lui avait permis - de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2019.

Orateur infatigable il s’était dit "totalement guéri", pendant la campagne électorale, mais il était apparu affaibli ces derniers mois, chauve et ayant pris beaucoup de poids, suite aux traitements et à deux opérations en 2011 et 2012 à Cuba, après qu’on lui eut diagnostiqué un cancer dans la région pelvienne.

Un mélange de gauchisme et d’autoritarismeNé en 1954, fils de deux instituteurs de l’Etat de Barinas (sud-ouest), père de quatre enfants et catholique deux fois divorcé, Hugo Chavez avait commencé à nourrir dès 1982 son projet socialiste inspiré de Simon Bolivar, la figure emblématique de la lutte pour l’indépendance des pays d’Amérique latine colonisés par l’Espage.

En 1992, le lieutenant-colonel tentait un coup d’Etat infructueux contre le président Carlos Andrés Pérez, qui le jeta en prison pour deux ans, ce qui l’avait paradoxalement rendu très populaire.

Les exportations de pétrole ont permis de financer de nombreux programmes sociaux dans la santé et l’éducation.

Les plus défavorisés lui vouent depuis une reconnaissance sans limites, répétant à l’envi qu’il leur a rendu leur "dignité", malgré d’une forte inflation.

En revanche, ses opposants lui reprochent son omniprésence et son instrumentalisation des moyens de l’Etat au service d’une seule cause : son maintien au pouvoir.

Hyperactif avant sa maladie, implacable avec ses adversaires, charismatique, capable de mêler dans un même discours chansons romantiques, insultes et démonstrations d’érudition, Hugo Chavez a développé un style de gouvernement non conventionnel, faisant appel à son instinct mais aussi à sa formation militaire.

Au-delà des frontières, il est le modèle - et bailleur de fonds - de plusieurs dirigeants latino-américains de gauche.

Fervent défenseur de l’union de l’Amérique latine, il a mis en place des structures d’intégration régionale et tissé des alliances stratégiques avec la Russie, la Chine ou l’Iran, ne manquant jamais d’apporter son soutien à des dirigeants controversés, comme Mouammar Kadhafi, Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien ou Bachar al-Assad, le dictateur syrien.

En même temps, il a su faire preuve de pragmatisme, ne suspendant jamais ses livraisons de pétrole aux Etats-Unis, en dépit de ses critiques acerbes contre "l’impérialisme yankee".


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