Secteur Simbi, Huye : L’Eglise Catholique a organisé des formations axées sur la réconciliation post-Génocide durant six mois pour 21 familles faites par les victimes du Génocide et les ex-bourreaux, et elle est parvenue à réconcilier 18 Familles seulement, tandis que pour les trois autres Familles, l’insuffisance de la vérité au niveau des aveux de culpabilité et du repentir n’a pas permis d’arriver au but, selon les formateurs.

Les membres des familles des victimes et ceux des ex-bourreaux disent tous qu’ils ont retrouvé l’apaisement après ce long processus de peine qui aura duré 24 ans après le Génocide de 1994.

Antoine Sezibera est l’un des repentis qui a joue un rôle dans les tueries qui ont coûté la vie à trois enfants de sa cousine maternelle (leurs deux mamans sont des sœurs), Libérata Nikuze. Depuis 24 ans, Nikuze et Sezibera ne se parlaient pas, alors qu’ils sont parents.

Après six mois d’une formation axée sur la réconciliation sous la supervision de l’Eglise Catholique, Sezibera a demandé pardon à la mère dont il a supplicié les enfants. La mère des trois enfants a eu le courage d’accorder le pardon au bourreau pour l’intérêt de reconstruire un futur commun de paix.

Nikuze et Sezibea se sont embrassés en signe de sceller un nouveau pacte d’unité et d’une réconciliation qui sera définitivement soudée. Le même geste a été repris par les familles réconciliées.

Le Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale pour l’Unité et la Réconciliation (CNUR), Fidèle Ndayiseba a relevé que ce geste de se réconcilier est propre au Rwanda actuel où vivent victimes et ex-bourreaux du Génocide.

« C’est une importante étape pour asseoir la paix et la réconciliation si nécessaires dans le Rwanda d’après-Génocide », a-t-il noté.

La cérémonie de réconciliation pendant la messe a été caractérisée par des moments forts comme quand le membre de la famille des suppliciés a accepté d’embrasser dans ses bras le criminel repenti, ou quand il a posé ses mains sur les épaules du repenti agenouillé demandant pardon à Dieu, à l’Eglise et à la communauté qu’il a endeuillée.

Seulement 18 familles qui ont commencé les formations des six mois sont parvenues à la réconciliation. Les trois autres familles ne sont pas arrivées à ce but, faute de faits probants montrant la sincérité et la vérité dans l’aveu, ainsi que la volonté dans le repentir, selon les organisateurs des formations

Par rnanews.com