Le plus haut responsable ecclésiastique rwandais à avoir été jugé en rapport avec le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, l’évêque Augustin Misago, est décédé lundi d’une mort « inopinée », à l’âge de 69 ans, selon la Conférence épiscopale catholique du Rwanda.

« Le décès inopiné de Mgr Augustin Misago, évêque du diocèse de Gikongoro, en province du Sud-ouest du pays est survenu à la mi-journée », indique, dans un communiqué, Mgr Smaragde Mbonyitege, président de la conférence épiscopale, rapporte l’Agence Hirondelle.

« Les cérémonies d’inhumation auront lieu ce jeudi après une messe qui sera célébrée en la cathédrale de Gikongoro », ajoute le texte en langue rwandaise.

Accusé par certains laïcs et religieux de son diocèse d’avoir joué un rôle dans le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, Mgr Misago avait été arrêté à la mi-avril 1999 et incarcéré à la Prison centrale de Kigali 1930.

Au terme de son procès phare, le prélat avait été lavé le 15 juin 2000 de toutes les accusations de génocide qui étaient portées contre lui. Il lui était reproché d’avoir participé à des réunions de l’ancien gouvernement extrémiste et d’avoir dressé des plans pour exterminer les Tutsis dans son diocèse. Après un bref séjour à Rome, l’évêque avait repris ses fonctions.

Né à Ruvune dans la paroisse de Nyagahanga du diocèse de Byumba en 1943, Mgr Misago, premier évêque de Gikongoro, a été ordonné prêtre en 1971 et sacré évêque le 28 juin 1992. Il meurt dans la 20^ème année de son épiscopat.