Israël, Royaume-Uni, Etats-Unis : comment ces trois pays se défendent-ils contre le terrorisme ?

Redigé par IGIHE
Le 28 juillet 2016 à 08:55

SÉCURITÉ - Alors que droite et gauche s’écharpent sur la manière de lutter contre le terrorisme, l’opposition réclamant des mesures radicales, metronews a passé en revue les dispositifs de trois pays souvent cités en la matière : Israël, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
"Il faut terroriser les terroristes", affirmait Charles Pasqua en 1986. Trente ans plus tard, la droite fait résonner cette formule choc de l’ancien ministre de l’Intérieur en réclamant des mesures d’exception pour lutter contre le (...)

SÉCURITÉ - Alors que droite et gauche s’écharpent sur la manière de lutter contre le terrorisme, l’opposition réclamant des mesures radicales, metronews a passé en revue les dispositifs de trois pays souvent cités en la matière : Israël, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

"Il faut terroriser les terroristes", affirmait Charles Pasqua en 1986. Trente ans plus tard, la droite fait résonner cette formule choc de l’ancien ministre de l’Intérieur en réclamant des mesures d’exception pour lutter contre le terrorisme, tandis que le gouvernement y oppose le respect de l’Etat de droit et s’élève contre toute "guantanamoïsation". Parmi les mesures sécuritaires drastiques réclamées par l’opposition, certaines s’inspirent d’exemples étrangers.

"Israéaliser notre sécurité" ?

Dans un entretien accordé cette semaine au Figaro, le centriste Hervé Morin, président régional du conseil de Normandie, n’hésite pas à appeler à "isréaliser notre sécurité". En somme, à s’inspirer du modèle israélien, qui après des dizaines d’attaques à l’arme blanche par des Palestiniens, de nombreux attentats, sept guerres et deux Intifada, est cité par certains comme un cas d’école dans sa façon de gérer une situation d’insécurité permanente, même si la situation sur place ne s’inscrit évidemment pas dans le même contexte que celui des attaques en France.

Israël a notamment mis en place des mesures pour lutter contre attaques dites à la "voiture-bélier", c’est à dire avec le même procédé que l’auteur de l’attentat de Nice : lors de grands rassemblements, certaines zones peuvent être interdites aux voitures et des blocs de béton peuvent être répartis pour stopper l’accès aux véhicules. De même que devant certaines stations de bus, des bornes anti-bélier ont été installées afin de protéger les usagers d’une éventuelle voiture folle.

Pour repérer des individus potentiellement dangereux et tenter de se prémunir contre les attaques de "loups solitaires", l’armée israélienne a par ailleurs mis au point un système d’alerte combinant la surveillance des réseaux sociaux et des techniques de renseignements classiques. Afin d’établir le profil de ceux qui pourraient passer à l’acte, ce système se base sur l’analyse des données disponibles sur les assaillants palestiniens depuis début octobre, selon les explications apportées à l’AFP par un responsable militaire du pays. Il prend notamment en compte l’histoire personnelle des assaillants, le lieu de leur attaque et leurs activités dans les jours précédant leur acte. Un dispositif d’alerte qui aurait permis l’arrestation de certains individus sur le point de passer à l’acte, assure l’armée israélienne. De leur côté, les groupes de défense des droits de l’Homme soulignent qu’il peut conduire à des arrestations injustifiées.

Les mesures drastiques du Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, des infrastructures ont également été mises en place pour lutter contre le terrorisme, notamment des barrières de haute technologie destinées à stopper d’éventuelles "voitures-bélier". Comme le souligne Slate, des barrières noires ont été implantées à Westminster, ainsi que des balustrades spécialisées à Whitehall, où les membres du gouvernement britannique résident. La plupart de ces infrastructures sont ainsi capables d’arrêter un camion lancé à 80 km/h.

Très investi dans la lutte contre le terrorisme, le Royaume a voté onze lois antiterroristes depuis 2000, dont l’une, adoptée en 2014, permet à la Reine d’accorder des pouvoirs d’exception au gouvernement en cas de menace (l’état d’urgence ne faisant pas partie de la Constitution britannique). Selon Ouest France, la législation de cet état d’exception est très encadré puisqu’il ne peut durer que trente jours, et que les mesures doivent être validées par le Parlement dans un délai de sept jours.

En 2005, l’exécutif avait également adopté "la loi de prévention du terrorisme" qui permettait d’assigner à résidence, de confisquer le passeport, ou encore de limiter l’accès à internet d’une personne suspectée de terrorisme. Une loi radicale, finalement assouplie en 2011.

Aux Etats-Unis, le 11 septembre a tout changé

Aux Etats-Unis, l’adoption du "Patriot Act" le 2 octobre 2001, soit trois semaines seulement après les attentats du 11 Septembre, a mis en place des mesures radicales telles que "la détention des étrangers suspectés de porter atteinte à la sécurité, la constitution de listes de personnes à risques, la surveillance électronique des individus par des banques de données", ou encore "l’authentification des identités par la biométrie".

En somme, la sécurité est devenue la préoccupation principale des Américains après le 11 Septembre. De là est né Guantanamo, un camp de détention américain basé à Cuba, dont les méthodes ont été dénoncées par les Nations Unies. Pour rappel, un décret de George W. Bush y autorisait la détention sans limite et sans chef d’accusation de prisonniers. En France aujourd’hui, une partie de l’opposition réclame une structure similaire.

Avec metronews.fr


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