Le général Jean-Bosco Ntaganda nie toute implication dans violents combats qui opposent dans l’est de la République démocratique du Congo l’armée à des mutins ex-membres de la rébellion dont il était chef d’état-major et qui provoquent d’importants déplacements de la population.

 « Je suis dans ma ferme près de Mushaki. Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et m’a autorisé d’y rester. Même le chef de l’Etat (Joseph Kabila) le sait. Je ne suis pas impliqué dans les affrontements qui se passent entre les FARDC (Forces armées de la RDC) et les militaires qui ont fait défection » a affirmé à la presse Jean Bosco Ntaganda.

Depuis plusieurs jours, la localisation du Général Ntaganda était incertaine, favorisant les rumeurs sur son implication dans la défection de plus d’une dizaine d’officiers supérieurs, ex-membres de la rébellion du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), qui ont déserté avec quelques centaines d’hommes.

la direction politique du CNDP a fait savoir ce lundi que Jean-Bosco Ntaganda continue à travailler sous le commandement de la hiérarchie des FARDC, a expliqué lundi.

A son arrivée à Goma, Général Didier Etumba, le chef d’état-major général de l’Armée de RDC, a déclaré que ceux qui ne veulent pas se soumettre à l’ordre républicain sera traqué et neutralisé par l’armée.

Gen Etumba faisait allusion à la défection de certains officiers des FARDC, des anciens rebelles du CNDP, dans le Nord et le Sud-Kivu depuis plus d’une semaine.

« Nous avons une idée très claire. Il y a certains indisciplinés que nous devons traquer et ils sont chassés. Ce n’est pas nécessairement une question de la revendication. Quelqu’un qui est indiscipliné ne se soumet pas à la constitution de la République, les lois de la République, quelqu’un qui ne suit pas les instructions du Président commandant suprême des forces armées ».

Depuis dimanche, de violents combats opposent l’armée aux mutins qui résistent au Nord-Kivu, surtout dans les territoires de Masisi où se trouve Mushaki et Walikale, les localités où des soldats ex-rebelles se sont alliés à une milice d’auto-défense Maï Maï accusée d’avoir participé aux viols de près de 400 personnes l’été 2010.

Les Maï Maï de Sheka Ntabo Ntaberi et les mutins ont pris le contrôle de Luvungi, où les viols massifs ont été perpétrés, Niankuli et Mutakato, mais « on est en train de prendre des dispositions pour essayer de contrôler la situation dans ce secteur-là également », a indiqué lundi le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC au Kivu.

Plusieurs témoins affirment que des soldats ex-rebelles progressent vers Goma.

« La résurgence qui prévaut actuellement trouve ses racines dans l’échec évident du processus d’intégration des éléments issus des mouvements politico-militaires au sein des Forces armées de la RDC », estime dans son communiqué la direction politique du CNDP.

« Cette situation désastreuse provoque des morts, des pillages et des déplacements massifs des populations civiles innocentes », a-t-elle ajouté.

Dans une interview accordé à IGIHE, le responsable du camp des réfugiés de Nkamira, dans la province de l’Ouest du Rwanda, a fait remarquer que les refugiés venant de l’Est de la RDC sont venus massivement ce derniers jours du mois d’Avril. Pour le moment la direction du camp cherche les matériaux principaux pour les venir en aide puisque ces déplacés sont venus les mains vides.

les camions qui transportent les déplacés

Le mois d’Avril 2092 déplacés sont arrivés sur le sol Rwandais. 361 hommes, 512 femmes et 1219 enfants.

A l'interieur du camp