Jean-Luc Mélenchon a battu dimanche le rappel de la gauche contestataire pour porter la revendication d’une "révolution fiscale", avec en point de mire l’abolition de la prochaine hausse de la TVA.

Le Front de gauche a revendiqué la participation de 100.000 personnes à cette manifestation organisée entre la place d’Italie et le ministère de l’Economie et des Finances.
Ils étaient beaucoup moins selon des observateurs et la Préfecture de police les a estimés à 7.000, soit des chiffres bien inférieurs à sa dernière grande marche contre l’austérité en mai, dont la formation voulait renouveler le succès.
Pour l’opposition de gauche au gouvernement, il s’agissait de ne pas laisser le monopole de la grogne contre la fiscalité à des mouvements comme celui des "bonnets rouges" en Bretagne, que Jean-Luc Mélenchon critique en termes très durs.
Réunis côte-à-côte, le Parti de gauche et les communistes ont aussi relégué au second plan, au moins pour un temps, leurs divergences sur les municipales de mars, le PCF ayant privilégié dans de nombreux cas, comme à Paris, une alliance avec le Parti socialiste plutôt que des listes autonomes.
Dans un discours prononcé à la fin du cortège, Jean-Luc Mélenchon a stigmatisé la TVA, "cet impôt d’ancien régime qui favorise les privilégiés" alors que sa hausse au 1er janvier doit financer le crédit d’impôt compétitivité emploi dont bénéficient les entreprises.
"La France est en 1788", avait-il déclaré auparavant dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France. "Le système de l’impôt est rejeté par tout le monde car tous savent qu’il protège les privilégiés fortunés (...) Il faut établir un impôt universel et juste. Et abolir les privilèges."
"LA FINANCE QUI SALIT"
Selon lui, la hausse à venir de la TVA, qui concerne tant le taux ordinaire (de 19,6% à 20%) que le taux intermédiaire (de 7% à 10%), coûtera en moyenne 428 euros par an pour une famille de quatre personnes, et ce "pour donner 20 milliards de cadeaux sans contrôle" au patronat.
Citant Victor Hugo et Robespierre, il a renvoyé François Hollande à son grand discours du Bourget pendant la campagne présidentielle, pour présenter comme l’"ennemi (...) la finance française et mondialisée qui profite, salit, et saigne sans limite tout ce qu’elle touche."
Outre les communistes, le Nouveau parti anticapitaliste et Lutte Ouvrière étaient présents à la manifestation, mais pas les centrales syndicales.
Jean-Luc Mélenchon a conclu son intervention en appelant l’opposition de gauche à se concerter en vue d’une nouvelle action contre la hausse de la TVA, en janvier, avec en toile de fond la préparation des municipales qui doivent être l’occasion d’administrer aux puissants "la raclée qu’ils méritent".
Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a réclamé pour sa part la tenue d’états généraux pour la justice fiscale dans une interview au Journal du dimanche.
Les communistes porteront cette revendication lundi à Matignon, où leurs chefs de groupes parlementaires seront reçus dans le cadre des consultations du Premier ministre sur la remise à plat de la fiscalité, même si Pierre Laurent dénonce une "méthode qui sent l’embrouille".
"Jean-Marc Ayrault fait un tour de consultations alors que ses services sont déjà en train d’écrire une réforme qui n’a rien à voir avec la demande sociale exprimée", indique-t-il.
Yann Le Guernigou, édité par Jean-Loup Fiévet
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