Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, prévoit une tournée en Australie, en nouvelle Zélande et en Chine, au moment où le président de la république, Paul Kagamé, effectuera sa visite en France, le 12 septembre prochain. 

Selon greatlakesvoice.com qui s’appuie sur les déclarations des autorités françaises, la tournée d’Alain Juppé à l’autre bout du monde vise à faciliter le séjour du president Kagame en France, vu que ces 2 personnalités ne s’entendent pas bien sur certains faits du passé entre les deux nations.

La ministre des affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo a déclaré sur greatlakesvoice.com que le président Kagame ne se verra pas avec le chef de la diplomatie française au cours de sa visite en France. « Le président Paul Kagame effectuera une visite de travail en France le 12 septembre, répondant à l’invitation de son homologue français, Nicolas Sarkozy, mais il échangera aussi avec les investisseurs français », a-t-elle affirmé.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique en Avril, le président Kagame avait dit que le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, n’était pas le bienvenu au Rwanda. Ce dernier avait vivement réagi en affirmant qu’il n’envisageait pas se rendre au Rwanda, ni de serrer la main du chef de l’Etat rwandais. 

Alain Juppé, qui occupait le même poste en 1994, période du génocide perpétré contre les Tutsi, n’a pas été ménagé depuis par les autorités de Kigali qui accusent la France d’avoir soutenu le régime au pouvoir au Rwanda jusqu’en juillet 1994.

Mr. Juppé, lui aussi, de son côté, n’a jamais été avare de critiques à l’encontre de tous ceux qui, en France, à commencer par son prédécesseur Bernard Kouchner, estimaient indispensable d’exercer sur cette période un droit d’inventaire. 

Quand la ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, effectuait récemment une visite en France, en vu de préparer celle du chef de l’Etat, elle n’avait pas pu rencontrer son homologue. « Je n’avais pas prévu de rencontrer Juppé, je me suis entretenue avec les conseillers de Sarkozy et le ministre de la coopération, Henry de Raincourt », a fait savoir Louise Mushikiwabo.

Le Rwanda et la France ont repris les relations diplomatiques fin 2009, après 3 ans de rupture entre ces 2 pays. Les mandats d’arrêt internationaux lancés par le juge français, Jean Louis Bruguière en 2006, contre les hautes autorités de l’armée rwandaise, étaient à l’origine de cette brusque rupture des relations entre Kigali et Paris. 

La reprise des relations a été couronnée par la visite à Kigali du président français, Nicolas Sarkozy, en février 2010. Et bientôt celle du président Kagame à Paris en septembre prochain. 

Photo : Alain Juppé