Kabuga et Ngirabatware, entre eux, liens familiaux et criminels s’entremêlent

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Le 14 juillet 2011 à 10:07

Augustin Ngirabatware, l’ancien ministre rwandais de la planification et le plus recherché des fugitifs génocidaires, Félicien Kabuga, beau-père du premier, n’auraient pas seulement des liens familiaux, mais aussi des liens criminels, en particulier sur la question impliquant les sinistres miliciens Interahamwe qui ont effectué les plus atroces barbaries pendant le génocide des Tutsi de 1994.
Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) accuse les deux suspects de complicité de génocide, (...)

Augustin Ngirabatware, l’ancien ministre rwandais de la planification et le plus recherché des fugitifs génocidaires, Félicien Kabuga, beau-père du premier, n’auraient pas seulement des liens familiaux, mais aussi des liens criminels, en particulier sur la question impliquant les sinistres miliciens Interahamwe qui ont effectué les plus atroces barbaries pendant le génocide des Tutsi de 1994.

Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) accuse les deux suspects de complicité de génocide, d’incitation directe et publique à commettre le génocide ainsi que des crimes contre l’humanité.

Les cas de la prétendue "duo" ont été évoqués depuis l’audition simultanée devant le TPIR il y a environ quatre semaines maintenant.

Alors que le procès de Ngirabatware a atteint le stade de la plaidoirie de la défense, celui de Kabuga n’a pas encore commencé et personne ne sait quand cela sera possible. Toutefois, en prévision d’un futur procès, le TPIR a déjà débuté des auditions spéciales des témoignages pour éviter de perdre à jamais des preuves impliquant le richissime homme d’affaires, Félicien Kabuga.

Dans l’acte d’accusation, Ngirabatware est accusé, entre autre, d’avoir soutenu les milices Interahamwe dans l’ancienne préfecture de Gisenyi dans le nord du Rwanda, en particulier dans sa région natale, la commune de Nyamyumba, en leur fournissant des armes à utiliser pour tuer et exterminer les Tutsi.

La première page de son acte d’accusation décrit Ngirabatware comme un intellectuel, dont la participation au gouvernement en tant que chef d’un ministère qui contrôlait des fonds importants, ainsi que sa position en tant que beau-fils de Kabuga, richissime homme d’affaires étroitement aligné à l’ancien président Juvénal Habyarimana, faisait de lui une personne influente au Rwanda en général et dans la préfecture de Gisenyi, en particulier.

Son acte d’accusation datant du 13 avril 2009, stipule qu’en Mars 1994, Ngirabatware, Kabuga et les autres, ont tenu une réunion dans la maison d’un certain fonctionnaire dans la commune de Nyamyumba, dans laquelle ils ont convenu que les Tutsi étaient des ennemis et devaient être identifiés, arrêtés et tués.

Dans la même période, selon le même acte d’accusation, Ngirabatware a assisté à une réunion au Palais du MRND à Gisenyi avec Félicien Kabuga et d’autres. Les participants ont notamment convenu de fournir aux milices Interahamwe de la nourriture, la logistique et l’argent nécessaire afin d’améliorer leur capacité de chasser le groupe ethnique tutsi qui avait été identifié comme ennemi du Rwanda.

« En avril 1994, après la mort du président Juvénal Habyarimana, Ngirabatware a transporté des armes dans la commune de Nyamyumba pour les distribuer à la milice Interahamwe dans le but d’éliminer les membres du groupe ethinique tutsi à Gisenyi entre avril et juillet 1994 », affirme l’acte d’accusation.

Par ailleurs, il est allégué dans l’acte d’accusation qu’en mi-mai 1994, Ngirabatware a distribué des armes et des munitions aux Interahamwe, qui ont été utilisés pour tuer les Tutsi.

Alors que pour Kabuga, un puissant homme d’affaires rwandais, son acte d’accusation implique qu’il finançait des miliciens notoires à divers endroits du pays, notamment à Gisenyi, la préfecture natale de Ngirabatware.

Selon son acte d’accusation daté du 1 Octobre 2004, sous le régime du president Habyarimana, le pouvoir politique et financier au Rwanda était consolidé au sein d’un cercle étroit, dont le noyau était la famille élargie du président.

Félicien Kabuga était un membre éminent de ce groupe en raison du mariage de deux de ses filles à deux fils du président Habyarimana.

L’acte d’accusation indique que le 25 avril 1994 à l’hôtel Méridien de Gisenyi, Kabuga a présidé une réunion en présence de plusieurs autres fonctionnaires qui, ensemble, ont convenu d’établir les Fonds de Défense Nationale (FDN) afin d’amasser des fonds dans le but de fournir un soutien financier aux Interahamwe.

Entre le 25 avril et le 17 Juillet 1994, Félicien Kabuga a sollicité des fonds pour fournir un soutien financier et logistique aux les Interahamwe afin d’attaquer, de tuer ou de causer des dommages corporelles graves ou mentale aux membres de la population tutsi dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, le groupe ethnique tutsi.

Selon l’accusation, pendant la période du 25 avril jusqu’en juillet 1994, les Interahamwe, en particulier ceux de Gisenyi ont reçu le soutien de la FDN qui les a facilité en attaquant, tuant et blessant des milliers de civils tutsi au Rwanda, en particulier dans les collines de Bisesero, dans la préfecture de Kibuye.

L’acte d’accusation stipule en outre que, entre avril et Juillet 1994, Kabuga a fourni des véhicules devant être utilisés par les milices Interahamwe. Ces véhicules étaient utilisés pour transporter des armes et les milices Interahamwe dans des réunions et dans divers lieux de massacre à Gisenyi.

Photo : Kabuga Félicien


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