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Kagame à Rome : Bilan plutôt positif d’une visite

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 21 mars 2017 à 05:31

La visite de Paul Kagame à Rome de ce 20 mars 2017 a permis à l’Eglise Catholique romaine de repenser les proportions des horreurs contraires à ses enseignements qui ont endeuillé un pays à plus de 90% de pratiquants très catholiques : le génocide des Tutsi de 1994.- Le Pape François qui a accueilli dans ses bureaux le Président Paul Kagame a engagé une athmosphère cordiale et de profond regret contre quelques ministres de Dieu rwandais dans l’Eglise catholique qui ont failli à leur mission d’amour (...)

La visite de Paul Kagame à Rome de ce 20 mars 2017 a permis à l’Eglise Catholique romaine de repenser les proportions des horreurs contraires à ses enseignements qui ont endeuillé un pays à plus de 90% de pratiquants très catholiques : le génocide des Tutsi de 1994.-

Le Pape François qui a accueilli dans ses bureaux le Président Paul Kagame a engagé une athmosphère cordiale et de profond regret contre quelques ministres de Dieu rwandais dans l’Eglise catholique qui ont failli à leur mission d’amour et qui ont livré aux tueurs hutus génocidaires les Tutsi venus chercher refuge dans les temples-paroisses de cette église.

Le Pape se réfugie dans la grâce de Dieu donnant du courage à pardonner

Mais au fond, pour Kagame qui a fait le déplacement de Rome accompagné de la 1ère Dame Jeannette, qu’espérait-il comme actes ou déclaration officielle de pardon ?

Sous le titre ô combien évocateur "Rôle de l’Eglise dans le génocide rwandais : le pape demande "le pardon de Dieu", le journal en ligne français Challenges publie un extrait du communiqué papal émis peu après l’entretien des deux Hommes d’Etat qui n’a duré que 20 minutes :

"Evoquant le geste de Jean-Paul II durant le grand Jubilée de 2000, il (le Pape François) a de nouveau imploré le pardon de Dieu pour les péchés et les manquements de l’Eglise et ses membres, dont des prêtres, et des hommes et des femmes religieux qui ont succombé à la haine et à la violence, trahissant leur propre mission évangélique", ajoute le communiqué.

Une phrase qui dit tout mais qui n’incrimine pas l’Eglise Catholique universelle. Une phrase redite et répétée plus de dix ans après par deux Chefs de l’Eglise ; une façon de montrer que les association de défense et de protection des droits des rescapés n’ont pas toujours travaillé comme il faut pour engager un dialogue avec les responsables de l’église catholique rwandaise et trouver des solutions urgentes au désespoir profond et la misère qui a emporté des milliers de rescapés de ce génocide de triste mémoire.

IBUKA applaudit les retombées de la Visite et annonce un Trust Fund pour rescapés

Le Dr Jean-Pierre Dusingizemungu, président de la principale association de rescapés, Ibuka, a pour sa part salué un "pas de géant" trouvant importante la déclaration officielle du Saint Père faisant allusion à la lettre du haut clergé catholique rwandais disant "son humble reconnaissance des manquements de cette période, qui ont malheureusement défiguré l’Eglise, puisse contribuer à une +purification de la mémoire+" .

"La visite du Président Paul Kagame à Rome a pu décrisper la situation. La déclaration du Saint Père vient à bon propos. Les responsables de l’église catholique rwandaise peuvent sortir de la gêne. C’était comme si elle craignait une réaction du Vatican. Maintenant le pape brise le silence. Nous allons nous asseoir et discuter sur des possibilités et activités pratiques de réhabilitation des rescapés du génocide des Tutsi, de lutte contre le négationnisme.

Bref cette déclaration du Vatican invite à entreprendre des activités réelles impactant sur la vie des rescapés, sur la correcte écriture de l’histoire du Rwanda", a dit le Président du Collectif d’Associations de Défense des droits des rescapés qui en passant annonce que le Collectif qu’il dirige est en consultation avec contributeurs et partenaires pour la future mise sur pied d’un Trust Fund pour Survivants du Génocide des Tutsi de 1994.

Il nourrit le projet d’en associer l’église catholique qui affiche de bonnes orientations et dispositions pour cette entreprise humanitaire.

Des dividendes d’un voyage

La visite du couple présidentiel rwandais au Saint Siège a été interprétée généralement positivement. Tout le monde s’attendait à des déclarations polies et évasives du Saint Père aux exigences de Paul Kagame de faire en sorte que l’église catholique romaine demande officiellement pardon pour son rôle spirituel et moral dans ce génocide des Tutsi.

"Le Pape François est jeune et révolutionnaire. Il est entrain de réformer l’église catholique au point qu’il n’exclue pas le mariage des prêtres. Il montre tous les signes positifs. Mais pour le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda de 1994 et le rôle combien actif y joué par de certains hommes d’église et des religieux et religieuses rwandais, il se perdra dans des regrets, dans le pardon de Dieu. Toutefois même si il n’engage pas la responsabilité de l’église Catholique, il montrera le chemin aux responsables de l’église rwandaise pour s’amender", a dit un observateur rwandais intervenant dans le secteur des média.

Un autre observateur intéressé et pragmatique s’exprime sur le bilan d’une visite de Paul Kagame.
"L’homme d’Etat Paul Kagame entreprend sa visite chez le Pape avec sa main tendue. Il sait qu’il est difficile au Chef de l’Eglise Catholique de demander pardon aux Rwandais pour son rôle moral et spirituel dans le Génocide des Tutsi de 1994.Il y va avec une idée selon laquelle si vous ne communiquez pas, vous risquez de ne pas vous faire comprendre.

Il est vrai que le monde ne saura pas les négociations tenues au secret qu’il a menées avec le Pape François, mais il prend ce monde à témoin comme quoi, malgré le lourd contentieux entre les deux Etats Rwanda et Rome Papale, Kagame est allé tendre la main au Grand homme de la puissante Eglise Catholique. Comme quoi ’Voyez-vous, nous avons tout fait pour rapprocher les deux côtés et inviter les hommes d’église si pas à contribuer à la resoudure du tissu rwandais, du moins à ne pas torpiller les efforts de réhabilitation-réconciliation de la société rwandais", a dit le jeune béninois Dimien Mouzoun, Directeur et fondateur de AYINA Think Tank opérant entre Accra-Nairobi et Iles Maurice.


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