Kagame ; sa démocratie pragmatique : Attirer le plus possible d’Investissements

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 11 décembre 2014 à 04:15

Kagame sillonne le monde participant à des fora économiques et visitant des universités stratégiques et influentes en matière de planification d’investissements. Il espère en ce sens attirer l’attention des partenaires et investisseurs internationaux. Il les intéresse aux potentialités qu’offre l’Afrique de l’Est forte de plus de 100 millions d’habitants. Ceci a-t-il quelque chose à voir avec l’apprentissage de la culture démocratique qui a toujours fait défaut au Rwanda ? D’aucuns trouvent que le (...)

Kagame sillonne le monde participant à des fora économiques et visitant des universités stratégiques et influentes en matière de planification d’investissements. Il espère en ce sens attirer l’attention des partenaires et investisseurs internationaux. Il les intéresse aux potentialités qu’offre l’Afrique de l’Est forte de plus de 100 millions d’habitants. Ceci a-t-il quelque chose à voir avec l’apprentissage de la culture démocratique qui a toujours fait défaut au Rwanda ?

D’aucuns trouvent que le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 et la faillite totale de l’Etat qui en a suivi sont d’abord synonymes d’une accumulation dans le temps de non réalisations d’infrastructures socio économiques promouvant les changements sociaux profonds des mondes rural et urbain rwandais pour s’inscrire et emboîter le pas de l’inévitable capitalisme mondial.

De 1960 à 1999, 40 ans durant, les citoyens rwandais ont ressenti de façon dramatique le choc d’une économie stagnante plongée dans l’autosubsistance et peu ouverte au marché. Cela a été ressenti comme une accumulation de déboires de politiques économiques désastreuses et minimales dans une société rwandaise sous perfusion et à coup d’aides internationales qui n’étaient pas nécessairement centrées sur les priorités de développement du citoyen.

Le résultat ? Paupérisation à l’extrême, divisionnismes de tous genres basés principalement sur l’ethnocentrisme. Et catastrophe, le génocide des Tutsi de 1994 et la faillite générale de l’Etat arrivèrent.

Certains observateurs superficiels ont cru que ces tristes événements étaient subits. Pourtant, logiquement parlant, il faut bien dire que le triste génocide des Tutsi et la faillite générale de l’Etat rwandais en 1994 sont la somme de mauvaises démarches économiques entreprises par les deux régimes qui ont précédé l’actuel, celui de M. Grégoire Kayibanda (1962-1973) et de Juvénal Habyarimana (1973-1994).

Il a manqué tout au long de leur parcours, une certaine maturité politique permettant une ouverture du Rwanda économique sur le monde. Il a toujours manqué des stratégies mûrement pensées, des initiatives et une créativité permanente pour conquérir les marchés internationaux.

Kagame : le stratège militaire, master planner de la liberté du capitalisme international

Kagame , voyageur infatigable à la recherche de tout ce qui peut contribuer à l’accroissement et diversification des activités économiques du Rwanda vole de conférences universitaires aux colloques sur les investissements. On le voit à Bruxelles, Paris, Toronto, Londres, Boston, Atlanta entrain d’inviter dans ses Rwanda Day ses compatriotes de la diaspora à investir chez eux. Comme l’argent et richesse créée n’a pas d’odeur ethnique, il encourage véhément tout le monde. On le voit aux USA, en Corée du Sud avec la Conférence de l’Union Internationale des Technologies de l’Information, puis à Londres (UK) où il participe à une rencontre sur les investissements internationaux pour l’Afrique.

Des milliards pour investissements privés promettent de s’implanter au Rwanda. Que vise-t-il ? De milliers de nouveaux emplois ? Elévation des mentalités populaires et conscience de classe ? De nouvelles dispositions culturelles de son peuple qui devra maximiser ses efforts de production intérieure et d’éviter de quémander l’aide extérieure ? Comprendre que la vraie démocratie est une lutte pour la protection de leurs intérêts et véritables aspirations de classe ?

Thèses pour un apprentissage citoyen de la culture démocratique

Les structures de base socio économiques que Kagame met en place sont sûres pour que le citoyens rwandais participe à sa propre évolution pour un environnement culturel favorisant son épanouissement social.

‘Santé pour Tous’ avec l’Assurance Mutuelle de Santé, Habitat Regroupé, Distribution de vaches laitières et autre petit bétail jouant entre autre sur la dimension fertilité du sol pour une population à plus de 80% agricole ; ces infrastructures de base sont de véritables soubassements pour un décollage du citoyen qui saura se départir de la propagande négativisante de l’opposition creuse.

Ces prémisses à elles seules devraient permettre une revalorisation du citoyen rwandais qui recouvre son self-estime, dur labeur, sa contribution à la création de richesses sociales et la compétitivité dans la productivité avec la création d’emplois non agricoles.

Démocratie : renforcement de capacité des citoyens et élargir l’assiette fiscale

Beaucoup d’atouts du régime actuel sont placés dans le programme national HANGA UMURIMO de promotion d’entrepreneurs nationaux qui partent de leur créativité pour foncer dans la jungle économique. Ce programme soutenu, appuyé par le Ministère du commerce et industries opère par une sorte de réveil de nouveaux et jeunes entrepreneurs rwandais démunis de capitaux de démarrage de leurs fonds de commerce.

Sensibilisés avec imprégnation durant 5 jours au cours desquels ils apprennent à concevoir eux-mêmes les business plan (Plans de développement) des activités commerciales qu’ils projettent, ils sont conseillés de recourir aux services bancaires pour des prêts de démarrage de leurs affaires, lesquels prêts sont couverts par le ministère en question par le biais de BDF (Business Development Fund), organe public qui a implanté ses bureaux (BDC-Business Development Centres) dans tous les centres de négoce importants et nouvelles villes de tout le pays. Ces BDF couvrent de 75% de garantie de ces prêts.

Les sources près le Ministère du Commerce indiquent que ce Programme HANGA UMURIMO vient de permettre des flux monétaires importants (beaucoup de milliards de francs) dans le secteur rural autre fois négligé par les pouvoirs publics qui le destinaient uniquement au service agricole.

Les indicateurs économiques montrent que le citoyen rwandais a évolué dans ses conditions de vie, que rares sont ceux qui baignent dans l’économie de subsistance comme cela était avant guerre.

Prêts pour le changement de mentalités ?

Avec un taux de fréquentation scolaire jusque fin l’école secondaire évalué à plus de 90%, avec un programme WDF (Work Development Force) de diversification de métiers et technologies compétitifs dans la productivité et création de richesses économiques qui sont en cours, le Rwanda actuel dirigé par Paul Kagame montre tous les signes de l’impulsion de nouvelles orientations idéologiques des citoyens rwandais qui, cette fois-ci, pourront réfléchir de façon responsable et non assistée ou forcée à la forme de gouvernance qui protège leurs intérêts.

Nécessité d’espaces culturels dans Secteurs et Cellules administratifs

Les stratèges économiques nationaux auront pensé à mettre à la portée du citoyen toutes les infrastructures de base pour son épanouissement social. Eau potable à la portée du citoyen urbain ou rural et l’électrification du secteur rural sont des services essentiels dans la vie de tous les jours. Ils sont progressivement mis à la portée du ménage du citoyen dans son village regroupé.

Pour l’agrandissement des horizons de pensée des Rwandais, il leur manque des loisirs culturels à leur portée. Tout autant, les infrastructures culturelles telles les bibliothèques ou librairies du coin, cela semble ne pas être l’affaire des investisseurs privés qui n’y trouvent pas des possibilités de profit.

Pourtant, une politique sectorielle en matière culturelle montrerait comment des centres culturels érigés dans des centres de négoce d’importance moyenne agiraient dans le sens d’un développement intégré pour faire éclore des fonctions urbaines durables changeant ainsi profondément les mentalités populaires et imprimant un cachet dans la culture démocratique à la base communautaire.

Ici, cela va sans dire, un nouveau citoyen rwandais sera né : celui qui aura dépassé les bassesses idéologiques promouvant les divisionnismes de tous bords. Ce Rwandais nouveau saura choisir de façon sûre, au cours de son devoir et droit électoral, le politicien qui le dirigera pendant une période donnée.

Question actuelle de l’alternance

Combien de formations politiques qui font des vagues dans l’arène politique rwandaise montrent-elles leurs visions claires d’évolution des stratégies d’épanouissement du peuple rwandais autant que le fait le FPR au pouvoir ?

Si la plupart de ces formations, essentiellement de la diaspora, pouvaient rompre l’emprise des lobbies occidentaux qui les financent et leur imposent des démarches essentiellement belliqueuses ou bêtement frontales dans leur quête du pouvoir, le Rwanda peut devenir un fleuron de l’Afrique.

Malheureusement l’égo des uns, envies, rancunes et tenaces velléités de vengeance ou de retour aux fonctions des autres, sont des mauvaises erreurs politiques qui cabrent et brisent toute disposition à la tolérance et au respect mutuel des acteurs politiques.

Et quand il s’y mêle la promesse de recours à la force de la part de l’opposition alimentée par des puissants lobbies occidentaux, il s’installe dans la conscience des ambitieux le danger tuant les dispositions à la culture de la démocratie et de l’alternance aux affaires publiques.


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