Kenya : la CPI autorise le président à ne pas assister à toutes les audiences de son procès

Redigé par Le Monde.fr avec AFP
Le 19 octobre 2013 à 02:09

La Cour pénale internationale (CPI) a exceptionnellement autorisé, vendredi 18 octobre, le président kényan Uhuru Kenyatta à ne pas assister à l’ensemble des audiences de son procès, qui doit s’ouvrir le 12 novembre, pour "crimes contre l’humanité" au cours des violences politico-ethniques qui firent 1 200 morts après les élections de 2007.
Le président kényan Uhuru Kenyatta, dans le village Ichawara, le 27 septembre. | BEN CURTIS/AP
Cette mesure qui a "pour seul but de concilier ses fonctions (...)

La Cour pénale internationale (CPI) a exceptionnellement autorisé, vendredi 18 octobre, le président kényan Uhuru Kenyatta à ne pas assister à l’ensemble des audiences de son procès, qui doit s’ouvrir le 12 novembre, pour "crimes contre l’humanité" au cours des violences politico-ethniques qui firent 1 200 morts après les élections de 2007.

Le président kényan Uhuru Kenyatta, dans le village Ichawara, le 27 septembre. | BEN CURTIS/AP

Cette mesure qui a "pour seul but de concilier ses fonctions exigeantes en tant que président du Kenya" a été approuvée à la majorité des juges, mais Kuniko Ozaki, président de la Cour, s’est prononcé contre.

Selon les conditions posées par les juges, le président kényan devra seulement être présent lors de l’ouverture du procès ainsi que pour les déclarations finales, le prononcé du jugement et dans le cas où des victimes viendraient s’exprimer devant la cour. Toute violation de l’une de ces conditions pourrait entraîner l’émission d’un mandat d’arrêt, a ajouté la CPI.

1 000 MORTS ET 600 000 DÉPLACÉS EN 2007

La semaine dernière, l’Union africaine (UA) a demandé la suspension des procédures de la CPI contre MM. Kenyatta et Ruto, président et vice-président kényans. Réunis à Addis Abeba, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont estimé que les dirigeants en exercice devaient jouir d’une immunité durant leur mandat. M. Kenyatta comparant la CPI a "un jouet des pouvoirs impérialistes en déclin", Amnesty International a jugé la demande de l’UA "déplorable".

La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, des membres de chacun des camps qui s’étaient affrontés lors des violences ayant suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki fin 2007, les plus graves de l’histoire du Kenya indépendant, qui avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000 déplacés.

Les juges de la CPI avaient également autorisé en juin le vice-président kényan William Ruto à ne pas être présent à certaines parties de son procès, mais à la suite de l’appel interjeté par le procureur, cette décision avait été suspendue en attendant la décision finale


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