Des ex-putschistes et des opposants politiques au président burundais ont trouvé refuge au Rwanda. Leur présence brouille les relations entre Kigali et Bujumbura.
Kigali accueille depuis le début de la crise politique au Burundi des réfugiés burundais. Plus de quatre vingt milles Burundais sont sur le sol rwandais. Une vingtaine d’opposants politiques et une dizaine d’officiers supérieurs ont fui le régime de Pierre Nkurunziza. Bujumbura ne s’est pas encore exprimé officiellement sur cette situation.
Le chef d’Etat-major de l’armée burundaise, le général Prime Niyongabo s’est contenté de demander aux militaires auteurs du coup d’Etat manqué, dont l’ancien ministre de la Défense nationale Pontien Gaciyubwenge, de se rendre.
Un seul adversaire, un seul ami
Le coup d’Etat manqué du 13 mai a laissé des traces dans les rangs des institutions de sécurité burundais. L’armée burundaise reconnait que plus de 300 militaires sont partis avec les putschistes.
Vers où ? La question reste un mystère. Ce dont elle est sûre, plus de 10 officiers supérieurs de l’armée sont au Rwanda. Kigali a aussi accordé l’exil à plus d’une vingtaine d’opposants politiques de Pierre Nkurunziza dont Hussein Radjabu, ancien président du CNDD FDD, parti au pouvoir.
Le pays de Paul Kagame héberge aussi une dizaine de poids lourds frondeurs du CNDD FDD qui se sont ouvertement opposés à la candidature de Pierre Nkurunziza. Tous n’ont qu’un seul adversaire politique : Pierre Nkuruniza. Tous ont été accueillis par un seul homme : Paul Kagame.
Espionnage
Dans la capitale Bujumbura, les manifestations se sont effritées dans les quartiers contestataires, toujours encerclés par la police. Dans ce contexte de ni guerre ni paix, certains militaires quittent en cachette les casernes surtout en Mairie de Bujumbura. Ils partiraient au Rwanda selon notre source.
Difficile de dire si les relations entre Kigali et Bujumbura sont bonnes. Accusé d’espionnage, un Rwandais, patron de l’entreprise de télécommunication Econet a été chassé par Bujumbura au début du mois de mai. Au moins 4 personnes dont un journaliste, tous de nationalité rwandaise, ont été incarcérées en province de Muyinga, accusés également d’espionnage.
Le professeur Gérard Birantamije, spécialiste en réformes des institutions de paix et sécurité estime que la paix est extrêmement fragile dans la région des grands Lacs. Les départs des militaires de leurs casernes et l’exil des leaders politiques montrent que les risques d’embrasement de la crise dans toute la région sont possibles.
Selon lui, l’opposition est capable de s’organiser pour le retournement de la situation. L’absence de Paul Kagame au sommet de l’EAC le 31 mai à Dar Es Salaam prouve que les relations diplomatiques sont tendues entre Bujumbura et Kigali.
« Si Kigali accuse Bujumbura d’abriter les Forces de Défense pour la Libération du Rwanda, nul doute que les signaux pour une guerre civile au Burundi sont au rouge », a souligné Gérard Birantamije.
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