Une association rwandaise de défense de droits de l’homme, a organisé ce week-end dernier, à Kigali, une première cérémonie spéciale pour rendre hommage aux membres, militants et pionniers des droits de l’homme, tués pendant le génocide des Tutsi de 1994.

L’association Kanyarwanda (l’ancêtre des Rwandais, en langue rwandaise) a rendu hommage samedi à une trentaine de leurs prédécesseurs, en présence des familles de ces derniers.

« C’est la première fois, qu’on arrive à réunir le reste des membres de famille de nos confrères tués pendant le génocide. Ils ont pu se connaître et partager l’idéal pour lequel leurs parents sont morts », a indiqué à l’agence Hirondelle, Samuel Rubayiza, actuel secrétaire exécutif de Kanyarwanda.

Fidèle Kanyabugoyi, premier président de Kanyarwanda, figure parmi les partisans des droits de l’homme dont la mémoire a été honorée. Ayant une formation en physique, il était haut fonctionnaire au ministère des travaux publics.

A part ces responsabilités gouvernementales, il a participé en 1991 à la création d’un grand mouvement de défense des droits de l’homme qui vit naître plusieurs associations aujourd’hui encore actives.

Il a aussi participé à la composition de plusieurs rapports sur les massacres des Tutsi avant le génocide, ce qui lui avait valu d’être plusieurs fois interrogé et arrêté par les services de renseignements de l’ancien président Juvénal Habyarimana.

Ses récits avaient largement contribué à alerter les organisations internationales des droits de l’homme, comme Amnesty et Human rights watch (HRW) sur les discriminations visant les Tutsi avant le génocide.

Au cours de cette cérémonie, plusieurs témoignages ont salué le courage de ces « adeptes de la non-violence » pendant ces moments des crimes indéfinissables.

Kanyarwanda compte diffuser les portraits de ses 32 membres tués pendant le génocide de 1994.

Photo : Membre de l’association Kanyarwanda