Le journaliste et écrivain Canadien Gil Courtemanche, auteur de nombreux romans dont "Un dimanche à la piscine à Kigali", sur le génocide des Tutsi, est décédé d’un cancer à l’âge de 68 ans, a annoncé vendredi son éditeur.

Selon les éditions du Boréal, il est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi des suites d’un cancer.

L’auteur s’est illustré au Rwanda par son séjour correspondant à la période de son roman. Avant, pendant et après le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

Son roman, paru en 2000, décrit le climat qui prévalait lors de la préparation du génocide, sous l’indifférence et la paralysie des media et missions diplomatiques internationaux. Il y décrit également la pauvreté, le SIDA, sous l’étoffe d’une histoire « d’amour » entre un journaliste canadien et une rwandaise qui sera massacrée au cours du génocide.

Ce roman avait été traduit en 23 langues et porté à l’écran par le cinéaste Robert Favreau. En 2001, soit une année après sa publication, ce roman a valu à l’écrivain le prix des libraires du Québec.

Courtemanche a notamment participé à la réalisation d’une série de témoignages intitulé Soleil dans la nuit, produit à l’occasion du premier anniversaire du génocide au Rwanda.

L’auteur croise le Rwanda en cours de route mais Gil Courtemanche débute sa carrière de journaliste à Radio-Canada dans les années 1960.

Il collabore tout d’abord à plusieurs émissions à la radio et la télévision de la Société Radio-Canada, dont Le 60, Métro Magazine et Présent National. Il crée ensuite l’émission L’Événement, dont il est l’animateur de 1978 à 1980. Au même moment, il est éditorialiste à la station anglophone CBOT d’Ottawa ainsi qu’animateur et scripteur de l’émission Enjeux. En 1978, il anime Contact, le premier magazine d’affaires publiques pour Télé-Québec.

De 1980 à 1986, Courtemanche est animateur, analyste et correspondant pour les émissions Télémag, Première Page et Le Point, diffusées à Radio-Canada.

Il participe à la fondation du quotidien Le Jour et est journaliste pour La Presse.

A partir de 1986, il est collaborateur de diverses publications telles Alternatives, Le Libraire.

Tout au long de son parcours journalistique, l’homme méritera en 1998 le prix du National Magazine Award for Political Reporting.

Finalement, l’auteur avait publié en mai 2010 son dernier roman, le plus personnel, "Je ne veux pas mourir seul". Récit d’un homme qui, la même semaine, voit son épouse le quitter et apprend qu’il est atteint d’un cancer. Que son âme repose en paix.

Photo : Le journaliste-écrivain Gil Courtemanche