ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - L’élargissement controversé de l’enseignement en langues étrangères, notamment en anglais, dans les universités françaises a été adopté jeudi 23 mai à main levée à l’Assemblée nationale, après plus de deux heures d’un débat passionné.

Bien que la majorité des députés présents dans l’hémicycle ait clairement voté en faveur de cet article 2 du projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, la présidente de séance, Catherine Vautrin (UMP), a annoncé par erreur que cet article n’était pas adopté, ont constaté les journalistes de l’AFP. Aucun député n’a toutefois relevé cette erreur en séance.
Si tous les amendements visant à supprimer l’article ont été repoussés dans l’hémicycle, les députés ont encore encadré cette nouvelle dérogation à l’enseignement en langue française en votant un amendement du PS, qui avait reçu un avis favorable du gouvernement.
Cet amendement précise que les exceptions à l’enseignement en français ne seront admises pour certains enseignements que "lorsqu’elles sont justifiées par des nécessités pédagogiques". "C’est une condition supplémentaire", a noté Jean-Pierre Dufau (PS) en le défendant, après avoir souligné "la volonté commune d’encadrer au maximum les conditions dans lesquelles des enseignements en langue étrangère seront dispensés à des étudiants étrangers".
Le projet de loi porté par la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso étend en effet les exceptions à l’enseignement en français à l’université, afin de favoriser l’attractivité des universités. La loi Toubon de 1994 écrit expressément que la langue de l’enseignement est le français et prévoit déjà des exceptions. Mais la disposition a déclenché un vif débat depuis plusieurs semaines et l’Académie française avait même demandé au gouvernement de renoncer.
Offensifs jusqu’au bout, plusieurs députés UMP ont vivement combattu l’article, soutenu à l’inverse par d’autres élus du parti comme Benoist Apparu. "Un peuple qui parle de plus en plus une langue étrangère perd peu à peu son identité", a lancé Jacques Myard, pour lequel "ce n’est pas avec ce sabir que vous allez pénétrer le marché chinois, arabo-musulman ou latino-américain" et "à un moment il faut savoir dire non, seul l’esclave dit oui".
Passionné, le débat de la matinée a été émaillé d’un petit incident après des propos de Thierry Mandon, l’un des porte-parole des députés socialistes, qui a évoqué "une tempête dans un verre d’eau", "un débat de divertissement" et surtout "une phobie de l’étudiant étranger" de certains membres de l’UMP, ce qui a fâché Daniel Fasquelle.
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