En Ouganda, le principal fournisseur d’électricité se plaint des lignes électriques pirates. Umeme a décroché un important contrat de concession avec le gouvernement, il compte 900 000 clients à travers le pays. Umeme déplore des détournements à la fois dans la capitale et dans plusieurs régions du pays. Pour faire face, il a lancé une campagne qui encourage les citoyens à la délation.
Dans ce bidonville de la capitale, les câbles électriques forment des tas de nœuds au-dessus des baraques. Ici, personne ne souhaite s’exprimer sur le trafic de courant. Les gens ont peur.
Dans un petit bouiboui, un client finit par accepter de témoigner, après s’être assuré de notre discrétion. Il jure que lui-même ne pirate pas, mais il évoque les difficultés rencontrées par ses amis. « Notre facture est chère. C’est pourquoi les gens volent l’électricité. Nous n’avons pas assez de revenus pour la payer. Nous sommes pauvres, et le gouvernement dit que nous sortons du tiers-monde et que nous nous dirigeons vers la classe moyenne. Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes toujours pauvres. C’est pourquoi les gens détournent l’électricité. »
Les raccordements de fortune des premiers jours ont été remplacés par des branchements beaucoup plus sophistiqués. « Vous voyez ces gens qui travaillent dans l’entreprise ? Ce sont eux qui viennent et qui connectent ces gens. Ils s’arrangent directement avec des gens de la compagnie Umeme. On ne le fait pas par nous- mêmes, parce que nous ne savons pas comment nous connecter. On leur donne un peu d’argent, et ensuite ils viennent et nous connectent. Le problème, c’est qu’après nous avoir connectés, ils reviennent le lendemain matin avec la police et ils nous déconnectent. Et quand vient le soir, il faut un peu d’argent pour se faire de nouveau connecter. C’est le problème que nous avons. Les techniciens sont de là-bas. Ils savent ce qu’ils font. L’électricité est très bonne, même plus puissante qu’ici où il y a une connexion légale. »
Umeme dénonce des dégâts sur son matériel et un important manque à gagner, se désole Sandor Walusimbi, le responsable de la communication de la compagnie :
« Les estimations actuelles sont de 100 milliards de shillings ougandais, ce qui fait environ 50 millions de dollars américains. Nous devons répercuter ce manque à gagner dans les tarifs de nos consommateurs qui s’acquittent de leurs factures. Parce que le régulateur doit les intégrer dans la note, car nous dépensons de l’argent pour la maintenance des installations. Avoir des tarifs légèrement plus élevés est la seule solution. »
RFI
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