Des Lituaniens mangent des pommes polonaises devant l’ambassade russe de Vilnius, le 1er août, pour protester contre l’embargo décrété par Moscou sur les produits agricoles européens. Des Lituaniens mangent des pommes polonaises devant l’ambassade russe de Vilnius, le 1er août, pour protester contre l’embargo décrété par Moscou sur les produits agricoles européens. | AFP/PETRAS MALUKAS

L’embargo russe décrété jeudi 7 août sur la plupart des produits alimentaires et agricoles en provenance d’Europe et des Etats-Unis, du Canada, d’Australie et de Norvège « aura un impact direct sur les fruits, les légumes, la viande de porc et les produits laitiers européens », assure au Monde Xavier Beulin, président du principal syndical agricole français, la FNSEA. « Si Poutine voulait taper dans la cible, il a réussi et on ne peut pas faire mieux en choisissant des produits périssables », s’agace-t-il.

M. Beulin va demander en urgence un rendez-vous à François Hollande pour lui demander de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Commission européenne – qui envisage d’ailleurs, selon l’ambassadeur de l’Union européenne à Moscou, Vygaudas Usackas, de saisir l’OMC.

Le patron du syndicat agricole est persuadé que l’embargo mis en place unilatéralement par la Russie est contraire aux engagements pris par Moscou vis-à-vis de l’OMC. Une réunion européenne se tiendra « dès la semaine prochaine » à Bruxelles, selon Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture.

FRAGILISATION DES PRODUCTEURS EUROPÉENS

Réponse du premier ministre russe, Dmitri Medvedev, aux sanctions occidentales à l’encontre de Moscou, cet embargo va certes priver les Russes de nombreux produits frais, mais aussi fragiliser encore les producteurs européens.