L’Etat burundais promet de protéger les citoyens lors des fouilles perquisitions

Redigé par Monia-Bella Inakanyambo
Le 10 novembre 2015 à 10:30

Le président Pierre Nkurunziza n’aurait pas appelé les citoyens à la violence, dans son discours du 2 novembre, explique le porte-parole de l’Etat, Philippe Nzobonariba.
Contrairement à ce qu’auraient pu comprendre les gens quant au discours du président Pierre Nkurunziza, appelant les détenteurs d’armes à les rendre avant un délai de cinq jours, l’Etat burundais indique qu’aucun appel à la violence ne figurait dans ces propos. Le porte-parole de l’Etat a souligné dans un discours de ce dimanche 8 (...)

Le président Pierre Nkurunziza n’aurait pas appelé les citoyens à la violence, dans son discours du 2 novembre, explique le porte-parole de l’Etat, Philippe Nzobonariba.

Contrairement à ce qu’auraient pu comprendre les gens quant au discours du président Pierre Nkurunziza, appelant les détenteurs d’armes à les rendre avant un délai de cinq jours, l’Etat burundais indique qu’aucun appel à la violence ne figurait dans ces propos.
Le porte-parole de l’Etat a souligné dans un discours de ce dimanche 8 novembre, qu’il ne s’agissait que d’un dernier avertissement, une autre chance donnée à ceux qui possèdent des armes sans en avoir la permission.

Après le décret 100/36 du 24 septembre qui disait que ceux qui rendraient leurs armes avant un délai d’un mois ne seraient pas poursuivis en justice, le président Nkurunziza donnait donc là une dernière chance.

L’Etat burundais a tenu à souligner qu’en aucun cas le président Nkurunziza n’a appelé ces citoyens à la violence ou aux tueries, que le message a été mal interprété. Il fait également savoir que le discours du président avait pour seul but de renforcer la paix nationale, et que les fouilles perquisitions se feront avec des techniques appropriées.

L’Etat burundais a ainsi promis de veiller sur les biens des citoyens lors de ces dites fouilles, qui ont officiellement débuté ce dimanche au quartier Mutakura.

Face à ce discours, des réactions pleuvent de partout.

Par le biais de Samantha Power, Ambassadeur permanent aux Nations Unies, les Etats-Unis estime alarmant ce discours du président de la République dans lequel «  il a promis d’utiliser des méthodes violentes pour que les forces de sécurité fouillent les maisons à la recherche d’armes et d’opposants en cinq jours  ». Les Etats-Unis jugent que le maintien d’un climat de peur et de tension à travers ce genre de langage et de telles mesures ne fait que prolonger et aggraver la crise politico-sécuritaire au Burundi.

L’Union Africaine, quant à elle, dénonce dans un communiqué de ce 4 novembre, «  la poursuite des actes de violence ainsi que la multiplication de déclarations de nature à aggraver davantage la tension actuelle  ». Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine, trouve que cela crée «  des conditions d’une instabilité encore plus grande, aux conséquences dévastatrices tant pour le Burundi que pour l’ensemble de la région  ».

Emboîtant le pas à l’Union Africaine, une déclaration de la Haute représentante de l’Union européenne est sortie ce 6 novembre, dans lequel on peut lire que «  l’incitation à la violence et à la division est une menace supplémentaire à la stabilité et sécurité du pays  ».

Me Dieudonné Bashirahishize a expliqué sur la Radio Inzamba combien ce que la police fait ces derniers temps n’a certainement rien à voir avec une fouille perquisition digne de ce nom : «  Il faudrait d’abord qu’il y ait un OPJ chargé de cette opération, et que celui-ci ait un mandat de perquisition. En plus, une telle opération se fait entre 6h et 18h, et non au-delà.  »

Me Dieudonné juge également inconcevables et contraires à la loi ces fouilles qui se font par tas, avec le nom d’un quartier sur le mandat de perquisition au lieu d’un propriétaire d’une parcelle quelconque. Selon lui, la police burundaise agit comme s’il était question d’un Etat d’exception, «  pendant que le gouvernement clame toujours que la sécurité règne à 99%,  » oberve-t-il.

Philippe Nzobonariba dit que ceux qui ont fait des déclarations sur un quelconque appel à la violence ou au génocide, ont été induits en erreur par des gens qui veulent parvenir au pouvoir sans passer par la voie électorale.


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