La Ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, s’est adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU en ce mardi 12 février 2013 au cours d’un débat sur la protection des civils en situation de conflit armé. La position rwandaise est que cette protection doit être effective, particulièrement en Afrique.
Elle a évoqué cette motivation de par la triste histoire de génocide Tutsi de 1994 qu’a vécue le Rwanda.
“La Protection des civils dans une situation de conflit armé est une idée très chère pour mon pays où plus d’un million de Rwandais ont péri. Cela est entré dans la conscience des Rwandais au points qu’ils sont prompts à aller partout dans le monde protéger les civils en danger’’, a-t-elle dit ajoutant qu’il est plus important pour le Conseil de Sécurité des Nations Unies d’accroître sa capacité de protection des civils en situation de guerre partout dans le monde en privilégiant la prévention de ces conflits.
Revenant sur les tristes événements qu’a connu le Rwanda en 1994, elle a déclaré que le pays se sent motivé à répondre aux activités de maintien de la paix de l’ONU car cela contribue sérieusement à la protection des Civils.
La Ministre rwandaise a suggéré une réflexion profonde sur les principes internationaux gouvernant le rétablissement de la paix dans le monde en partant des leçons de la triste histoire du Rwanda de 1994 où les massacres de civils ayant commencé, la Communauté internationale a décidé le retrait de ses troupes et qu’assiégés par les tueurs, ces troupes n’ont pas eu le courage de sauver des civils qui se faisaient tuer sans défense.
La Ministre a dit nourrir des espoirs que le comportement onusien au Rwanda ne se répétera pas, que pour ce faire, beaucoup d’efforts devront être fournis dans ces moments actuels où les civils sont entrains de vivre de pires moments de leur vie en Syrie, au Sud Soudan, au Soudan, au Mali et en RDC.
Elle est revenue également sur deux défis exposés par le Secrétaire Général des Nations Unies en 2009 dont la recommandation de la mise en application des Principes des Missions onusiennes de maintien de la paix et de faire le monitoring et sanctions de ceux qui violent les droits humains.
D’après la Ministre des Affaires étrangères, de par l’expérience laissée par sa triste histoire, le Rwanda pense qu’une mission de maintien de la paix n’est pas uniquement militaire. La dimension de protection des civils importe beaucoup, ce que les anciennes missions onusiennes ont oublié de faire.
A la formation que subissent les Casques Bleus, cette dimension devra prendre toute son importance et insistance.
La ministre trouve que les stratégies de protection des civils en situation de conflit armé sont faciles à arrêter.
Elle a donné des exemples sur le mode d’opération des Casques Bleus rwandais au Darfour soudanais où ils transportent de petits fours qui consomment moins d’énergie pour la cuisson de la nourriture et qu’ils les distribuent aux déplacés de guerre au grand bonheur des femmes et des enfants du Darfour pour qui la collecte de bois mort de cuisine est un très dangereux exercice allant jusqu’à se faire violer ou tuer.
Elle a montré une autre stratégie faisable ; celle d’augmenter le nombre de Casques Bleus féminins car ils ont la particularité de comprendre profondément le malheur qui arrive aux catégories les plus vulnérables en temps de conflit armé que sont les femmes et les enfants.
Pour éradiquer la question des crimes contre les civils en situation de conflits armés, elle a proposé 4 stratégies. D’abord une justice réparatrice qui se fait dans les délais raisonnables. Elle a montré que le cas rwandais est un contre exemple éclairant où bientôt 20 ans après le génocide contre les Tutsi, la justice internationale traîne les pas pour arrêter les coupables.
La deuxième stratégie à arrêter, d’après la Ministre, est que les civils doivent voir leurs droits réparés ou réhabilités par une justice équitable non ségrégative et non politiquement motivée.
Ensuite, a-t-elle dit, être aux aguets et consentir de gros efforts pour que le régime en place ne s’immisce dans le judiciaire, qu’au contraire la justice devant se faire sur la vérité de ce qui s’est passé.
Enfin, la dernière stratégie à mettre en action est, a-t-elle dit, d’accroître la capacité du secteur judiciaire des pays post conflit.
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