
Le Coordinateur du Projet, G. Nkurikiyumukiza, présente l’usine
Secteur Mamba (Gisagara) : L’industrie de la tourbe située dans le marais de l’Akanyaru, colline Kabumbwe, secteur Mamba dans le district de Gisagara, commencera à produire 80 MW d’énergie à partir de fin 2019 et début 2020, selon Gaspard Nkurikiyumukiza, Coordinateur de ce Projet.

La maquette de l’usine
« Le Projet a deux phases. Dans la première phase, l’on produira 80 MW, et 40 MW dans la deuxième phase. Soit un total de 120 MW. Le Projet est financé à hauteur de $ 350 millions fournis par l’investisseur turc, Hakan Karosoy, propriétaire de l’entreprise YUMN Ltd, qui a le Projet Hakan Peat to Power Project (80 MW), une entreprise qui générera 80 MW d’énergie à partir de la tourbe », a-t-il indiqué.
Le Coordinateur Nkurikiyumukiza a tenu ces propos devant un groupe de neuf journalistes des différents médias nationaux et internationaux basés au Rwanda et qui effectuent une tournée dans les districts de Huye et Gisagara, du 27 Décembre au 05 Janvier 2017.
Cette descente est organisée par le Haut Conseil des Médias du Rwanda ou High Media Council (MHC) grâce à l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Il a rappelé que suite à la crise énergétique qu’a connue le Rwanda en 2002, le Gouvernement du Rwanda (GOR) a exploité toutes les voies pour recourir aux potentialités en place (hydro power, géothermique, tourbe) afin de se doter d’une énergie suffisante pour les besoins de son développement.
C’est ainsi que l’on a mené une étude qui a confirmé la présence de 155 millions de m3 de tourbe sèche dans le marais de l’Akanyaru.
Un investisseur turc, Hakan Karasoy, qui a une entreprise dans le charbon, est venu au Rwanda et a décidé d’investir dans l’énergie de la tourbe. La tourbe est la deuxième génération du charbon.
En 2012, Hakan a signé avec le GOR un accord de passation du marché pour construire un projet destiné à produire 80 MW dans la première phase.
L’Accord prévoit de céder à Hakan Ltd une concession de 4300 ha du marais de l’Akanyaru. Cette partie cédée s’étend du secteur Gishubi dans le district de Gisagara jusqu’au pont de Rwabusoro dans le district de Bugesera.
« Cet espace dispose d’une réserve de la tourbe qui peut alimenter une usine et produire l’énergie pendant trente ans. Le travail consistera à creuser la tourbe (mining peat) et à la transférer dans l’industrie pour la transformation en énergie », a poursuivi le Coordinateur Nkurikiyumukiza
L’usine sera installée sur la colline Kabumbwe, secteur Mamba, où se trouvent concentrées plus de ressources de la tourbe en quantité et en bonne qualité. Ce site a l’avantage d’avoir 800 ha de tourbe susceptibles d’approvisionner l’usine pendant huit à dix ans.
« La partie où sera érigée est une des neuf parties qui forment l’ensemble de la concession. C’est la partie qui a beaucoup de ressources en grande quantité et en qualité. Il ya deux façons de creuser la tourbe qui se définit comme une éponge mouillée. Le travail de creusement consiste à réduira graduellement cette eau, puis à compresser la matière, pour la transformer en briquettes. Juste comme dans l’usine de la tourbe à Gishoma au Sud-Ouest du pays », a poursuivi Nkurikiyumukiza.
La tourbe creusée dans les canaux et tranchées sera transformée en la séchant naturellement avec le soleil et le vent. Ce travail consistera à réduire l’eau et l’humidité pour récolter un bon produit séché.
C’est cette technologie naturelle et moins coûteuse que l’on utilisera. L’on a souvent entendu dire que le marais peut brûler. Cela est vrai dans la mesure où effectivement la tourbe du marais peut brûler. Raison pour laquelle des précautions seront prises lors du creusement.

Tracteurs et autres engins
Gaspard Nkurikiyumukiza énumère ainsi des précautions qui seront prises quand le creusement sera opérationnel :
– Quand on pénètre sur le site, l’on évitera de fumer. Car, cela peut provoquer des explosions.
– L’on nettoiera les machines matin et soir, pour éviter que les bougies ne connaissent pas de problèmes.
– L’on conservera un bon environnement. L’on évitera que les machines passent la nuit dans les marais.
– L’on respectera les 50 mètres à partir du marais. L’on ne fera rien sur cette distance tampon, comme l’exige le code de l’environnement.
– L’on érigera un mur de deux à trois mètres entre la zone tampon et le site de creusement. Ce mur permettra de stopper des accidents liés au feu et au vent, et même des inondations dues aux pluies diluviennes et qui peuvent se déverser dans les tranchées.
– La tourbe creusée, traitée et récoltée formera des sortes de monticules qui seront couverts afin de protéger la tourbe. On aura ainsi besoin de 70 millions de tonnes de tourbe sèche par an.
En période des pluies, l’on ne creusera pas. Il faudra conserver la quantité nécessaire de tourbe sèche pour alimenter l’industrie pendant trois à quatre mois. Et l’industrie continuera à tourner grâce aux réserves.
L’usine est érigée sur un site de 26 ha
Le site était habité par des agriculteurs qui ont été délocalisés après des indemnisations suffisantes, en accord avec le district et le secteur. C’est sur ce site que seront construits l’usine, les bureaux, les magasins, etc.
Le site comprend quatre parties faites par la station de réception de la tourbe creusée, ainsi que par le traitement proprement dit de la tourbe et les grands éléments nécessaires. La tourbe reçue est débarrassée des métaux et autres éléments non nécessaires.

Le mais de la tourbe avec des réseaux électriques déjà
Puis vient le cœur même de l’industrie, fait de chaudières. A ce stade, Nkurikiyumukiza compare l’usine de la tourbe à l’industrie à thé, qui transforme les feuilles vertes avec l’énergie. Ici, on transforme les feuilles vertes avec l’énergie. On lave ces feuilles, on les sèche sur un lit. Puis, on chauffe l’eau des tuyaux qui séchera à son tour ces feuilles que l’on broie ensuite.
Pour faire ce travail, on utilisera l’énergie du bois qui chauffe les chaudières. Alors que pour la tourbe, c’est cette tourbe qui chauffera l’eau de l’Akanyaru dans les chaudières jusqu’à atteindre 560 degrés Celsius.
A ce niveau, l’eau deviendra des vapeurs qui seront compressées dans les turbines connectées aux générateurs. Les générateurs fourniront 11 Kilovolts que les transformateurs rehaussent pour arriver à 220 volts. Et c’est cette énergie qui sera dirigée sur Kigali pour la distribution.
« Voilà en fait le fonctionnement de l’industrie de production de l’énergie par la tourbe », se résume finalement le présentateur sur des acclamations des journalistes satisfaits.
L’environnement sera sauvegardé
« Les tranchées qui auront été creusées seront remplies d’eau et formeront des étangs où seront élevés des poisons. C’est de cette façon que l’investisseur rentabilisera le milieu », a souligné le Coordinateur du Projet.
Il a précisé que la part importante du GOR a consisté à créer des infrastructures de routes et de réseaux de lignes électriques, ainsi qu’un système d’acheminement de l’eau. Bien plus, pour éviter les émissions de gaz, on introduira de la chaux dans les silos à tourbe. On réduira et minimisera ainsi le monoxyde de souffre. Ceci est conseillé par des normes internationales seront respectées, surtout que des inspecteurs de l’environnement passeront vérifier les standards.
Impact positif du projet sur la population locale
Déjà quinze jeunes locaux pilotent de lourds tracteurs importés de Finlande et auxquels sont reliées diverses machines impressionnantes pour remuer le marais.

Ce sont les jeunes locaux qui pilotent les tracteurs et autres engins importés de la Finlande
Les travaux sans hautes technologies seront confiés au départ à une main d’ouvre rwandaise. Pendant que des travaux avec hautes technologies sont exécutés par des experts étrangers.
Des lauréats sortis des instituts rwandais des métiers (IPRC) se spécialiseront dans de tels chantiers. Après cinq ans, les 50 % d’ingénieurs dans cette usine seront des Rwandais, et 50 % des expatriés. Mais après dix ans, le personnel sera exclusivement des Rwandais », a répondu Gaspard Nkurikiyumukiza.
Il a informé que pendant la phase de creusement, l’usine emploiera mille à mille cinq ouvriers locaux. Mais quand l’usine commencera à travailler, il fonctionnera grâce à 40 à 50 ingénieurs qui maîtrisent la haute technologie.
« Il est prévu qu’avant la marche de l’usine, 50 ingénieurs rwandais séjourneront pendant une année et six mois en Finlande. Et que ce sont eux qui monteront l’usine à leur retour, au moment du lancement. C’est la preuve que les Rwandais gagneront beaucoup dans le transfert des technologies », a-t-il encore informé dit.
La Finlande est un pays qui tire 80 % de son énergie de la tourbe des forêts. Pendant que le Rwanda, lui, veut utiliser la tourbe des marais. (Fin)
Avec rnanews.com
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