L’ONU demande au Vatican de déférer tous les religieux pédophiles

Redigé par IGIHE
Le 5 février 2014 à 08:22

Le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies a sévèrement critiqué dans un rapport la politique du Vatican face aux cas d’abus sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé, exigeant que désormais tout religieux pédophile soit déféré devant la justice.
C’est la première fois que le Vatican — Etat représenté à l’ONU — se retrouve sévèrement mis en cause par un organe des Nations unies qui fait autorité dans son domaine.Ses recommandations n’ont cependant pas un caractère obligatoire. Ce Comité, (...)

Le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies a sévèrement critiqué dans un rapport la politique du Vatican face aux cas d’abus sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé, exigeant que désormais tout religieux pédophile soit déféré devant la justice.

C’est la première fois que le Vatican — Etat représenté à l’ONU — se retrouve sévèrement mis en cause par un organe des Nations unies qui fait autorité dans son domaine.Ses recommandations n’ont cependant pas un caractère obligatoire. Ce Comité, qui siège à Genève (Suisse), est composé de 18 experts indépendants des Droits de l’Homme, de différentes nationalités, et il veille notamment au respect de la Convention aux Droits de l’enfant mise en œuvre en 1989.

Dans sa première réaction, le Saint-Siège a « pris acte » de ces vifs reproches. Mais il accuse l’ONU de « déformer » les faits. « On dirait quasiment que le rapport (du Comité du droit de l’enfant à l’ONU) était préparé à l’avance, avant la rencontre avec la délégation du Saint-Siège », s’insurge Mgr Silvano Tomasi, observateur près de l’ONU à Genève, dans une interview à Radio Vatican. « Le document (de l’ONU) ne semble pas à jour », ajoute le prélat, avant de détailler les mesures prises par l’Eglise catholique contre ces abus. « C’est une question de faits, d’évidence, qui ne peuvent pas être déformés ! », ajoute-t-il.

« Des pratiques qui ont conduit à l’impunité »

La présidente du Comité, la Norvégienne Kristen Sandberg, évoque « une violation de la Convention » aux Droits de l’enfant par le Vatican dont les dirigeants n’auraient « pas fait tout ce qu’ils auraient dû ».

Le Comité a demandé ce mercredi au Vatican de déférer devant la justice tous les pédophiles au sein de l’Église. Le Comité demande au Saint-Siège « de relever immédiatement de ses fonctions toute personne suspectée d’abus sexuel et de déférer son cas aux autorités judiciaires compétentes à des fins d’enquête et de poursuites ».

Le Comité se dit « profondément préoccupé par le fait que le Saint-Siège n’ait pas reconnu l’étendue des crimes commis et n’ait pas pris les mesures nécessaires pour traiter les cas de sévices sexuels sur des enfants et pour protéger ces enfants, et qu’il ait retenu des politiques et des pratiques qui ont conduit à la poursuite de ces agressions et à une impunité pour leurs auteurs », affirme le rapport.

Il dénonce notamment les transferts de paroisse en paroisse dans un même pays ou dans un autre pays, pour cacher ces crimes et les occulter des autorités judiciaires. « La pratique de la mobilité des auteurs de sévices a permis à de nombreux prêtres de rester en contact avec des enfants et de continuer à les abuser » sexuellement, affirme le rapport.

Un code du silence

« Nous sommes récompensés de voir que l’ONU a pris la chose aussi sérieusement », a commenté, à New York, Barbara Blaine, présidente du Réseau de survivants abusés par des prêtres (SNAP) dont l’organisation a témoigné aux auditions de Genève. « Plus les organisations internationales et les gouvernements s’impliqueront, plus vite nous pourrons mettre fin aux pratiques du Vatican », a-t-elle affirmé.

Le Comité, en dépit de la politique de tolérance zéro annoncée par le Saint-Siège, dénonce le « code du silence » sous la menace d’excommunication qui a entouré et entoure ces affaires, les lanceurs d’alerte au sein du clergé se retrouvant « dénoncés et chassés ».

C’est au début des années 2000 en Irlande et aux Etats-Unis que les crimes, commis sur des milliers d’enfants par des prêtres surtout dans les années 1960, 70 et 80, ont commencé à faire surface. Benoît XVI avait donné des consignes de tolérance zéro envers les prêtres pédophiles. Le Vatican avait reconnu avoir reçu des diocèses locaux des milliers de rapports d’abus.

Son successeur, le pape François, a fait part de sa « honte » face aux scandales dans l’Eglise.

Source : Le Parisien


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité