L’ONU menace Kim Jong-un de poursuites

Redigé par IGIHE
Le 17 février 2014 à 04:57

Une équipe d’enquêteurs de l’ONU a menacé aujourd’hui de poursuivre devant la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs responsables de la Corée du Nord, "y compris" le dirigeant Kim Jong-un, pour des violations massives des droits de l’homme.
Peu avant la publication officielle du rapport des enquêteurs, qui compte 372 pages, la Corée du Nord a rejeté "catégoriquement et dans son ensemble" ce texte qu’elle a qualifié de "produit de la politisation des droits de l’homme menée par l’Union européenne et (...)

Une équipe d’enquêteurs de l’ONU a menacé aujourd’hui de poursuivre devant la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs responsables de la Corée du Nord, "y compris" le dirigeant Kim Jong-un, pour des violations massives des droits de l’homme.

Peu avant la publication officielle du rapport des enquêteurs, qui compte 372 pages, la Corée du Nord a rejeté "catégoriquement et dans son ensemble" ce texte qu’elle a qualifié de "produit de la politisation des droits de l’homme menée par l’Union européenne et le Japon, en accord avec la politique hostile des États-Unis".

Kim Jong-un

Dans un courrier adressé à Kim Jong-un, la commission d’enquête prévient que tous les responsables reconnus coupables, "y compris éventuellement vous", devront répondre de leurs actes devant la justice internationale, ce qui constitue une mise en garde publique sans précédent face à un dirigeant en exercice. Il est néanmoins peu probable que le Conseil de sécurité ordonne le renvoi devant la CPI de responsables nord-coréens, car la Chine, alliée de Pyongyang, y mettrait sûrement son veto.

En plus de faire état de tortures généralisées lors des interrogatoires et de famines provoquées de façon "délibérée" par les responsables de Pyongyang, les enquêteurs, menés par le juge australien Michael Kirby, ont signifié à la Chine qu’elle se rendait potentiellement coupable de "complicité de crimes contre l’humanité" en renvoyant des exilés nord-coréens dans leur pays. Selon les conclusions de l’enquête, menée pendant un an auprès de réfugiés en Corée du Sud, au Japon, au Royaume-uni et aux Etats-Unis, le retour imposé des émigrés les expose à des actes de torture, des exécutions sommaires et des avortements forcés, ce que dément Pékin.

Des "centaines de responsables visés"

Estimant qu’il est impossible d’"attendre 10 ans", un diplomate évoque l’idée d’un tribunal spécial, alors que les enquêteurs comparent les violations des droits de l’homme en Corée du Nord aux crimes commis par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.

Dans son courrier à Kim Jong-un, inclus dans le rapport, le président de la commission d’enquête souligne que les abus ont le plus souvent été commis par les responsables d’organisations directement contrôlées par le dirigeant nord-coréen, comme l’armée, la magistrature et le Parti des travailleurs de Corée. Les organisations de défense des droits de l’homme ont salué ce rapport, qui fait aussi état de l’existence de "fonds parallèles" hors du budget officiel, et de trafics illégaux d’alcool et d’ivoire menés par les ambassades nord-coréennes.


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