Quelque 350.000 personnes ont manifesté dimanche dans le centre de Kiev pour un rapprochement avec l’Union européenne. L’opposition ukrainienne qui réclame la démission du président Viktor Ianoukovitch a mobilisé en nombre dimanche dans le centre de Kiev tout prenant ses distances avec les fauteurs de troubles, redoutant une "manipulation" du pouvoir. /Photo prise le 1er décembre 2013/REUTERS/Gleb Garanich

Reuters/Reuters - Quelque 350.000 personnes ont manifesté dimanche dans le centre de Kiev pour un rapprochement avec l’Union européenne. L’opposition ukrainienne qui réclame la démission du président Viktor
L’opposition ukrainienne qui réclame la démission du président Viktor Ianoukovitch a mobilisé en nombre dimanche dans le centre de Kiev tout prenant ses distances avec les fauteurs de troubles, redoutant une "manipulation" du pouvoir.
Quarante-huit heures après le refus du chef de l’Etat de signer un accord d’association avec l’Union européenne, quelque 350.000 manifestants pro-européens, galvanisés par les violences policières de la veille, ont convergé sur la place de l’Indépendance, brandissant des drapeaux jaune et bleu aux couleurs de leur pays et de l’UE.
"Le gouvernement et le chef de l’Etat devraient démissionner", a déclaré Vitali Klitchko, ancien champion de boxe poids-lourds qui s’est reconverti dans la vie politique.
"Ils ont volé notre rêve. Si ce gouvernement ne veut pas accomplir la volonté du peuple, alors ce gouvernement n’a plus de raison d’être, de même que ce président ! Il y aura un nouveau gouvernement et un nouveau chef de l’Etat", a-t-il ajouté devant une foule enthousiaste.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser de jeunes manifestants qui s’étaient rassemblés devant le palais présidentiel. Un petit groupe a utilisé un tracteur pour tenter de se frayer un passage au travers des barrages de sécurité protégeant les accès au palais.
Des partisans de l’opposant nationaliste Oleh Tyahniboh ont fait irruption dans l’Hôtel de ville de la capitale.
Mais les chefs de file de la contestation se sont démarqués de toute velléité d’action violente, dénonçant des manipulations du pouvoir de nature à justifier des mesures d’exception.
"Nous savons que le président veut proclamer l’état d’urgence dans le pays", a déclaré l’ancien ministre de l’Economie Arseny Yatsenyuk. Klitchko a demandé pour sa part à ses partisans de se tenir à l’écart du palais présidentiel où, dit-il, "Ianoukovitch prépare une provocation".
"EN TANT QUE PARTENAIRE ÉGAL QUI DOIT ÊTRE RESPECTÉ"
Confronté à une mobilisation sans précédent depuis la "révolution orange" de la fin 2004 qui avait modifié les structures politiques du pays, Ianoukovitch a tenté de reprendre la main en promettant de tout faire pour accélérer le rapprochement avec l’UE mais sur une base d’égalité.
"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir afin d’accélérer le processus de rapprochement de l’Ukraine et de l’UE", écrit le chef de l’Etat dans un texte diffusé par son service de presse.
Cette déclaration intervient le jour anniversaire du référendum de 1991 qui avait conduit à l’indépendance de l’Ukraine et à sa sortie de la fédération soviétique.
"L’Ukraine fait ses propres choix géopolitiques", poursuit-il. "Nous sommes un peuple européen et le chemin que nous empruntons est déterminé historiquement. Mais ma conviction profonde est que notre gouvernement devrait entrer dans une association avec les nations européennes en tant que partenaire égal qui doit être respecté".
Ianoukovitch a fait savoir dans le même temps qu’il se rendrait à Moscou après sa visite programmée en Chine, du 3 au 6 décembre, pour discuter d’une nouvelle coopération économique.
Ce déplacement renforcera les craintes de ses opposants.
Eux ne croient pas à la version officielle de la volte-face de Kiev sur l’Europe - une pause stratégique visant à donner un peu d’air à l’économie ukrainienne - mais accusent le président de vouloir conclure un accord avec la Russie qui nuira à terme à la souveraineté nationale de l’Ukraine.
De son côté, alors que l’intervention très musclée des forces de l’ordre tôt samedi matin contre des manifestants qui occupaient la place de l’Indépendance a été dénoncée par des responsables européens, le ministre de l’Intérieur a prévenu que la police prendrait les mesures nécessaires en cas de troubles à l’ordre public.
"La police ne peut pas se permettre de ne pas réagir", a dit Vitali Zakhartchenko, cité par Interfax. "Voulons-nous suivre la voie de la Libye ou de la Tunisie ?"
Dans la foule massée dimanche place de l’Indépendance, un grand nombre de manifestants étaient encore sous le choc de l’intervention policière conduite avant l’aube samedi matin.
"Je veux que mes enfants vivent dans un pays où l’on ne moleste pas les jeunes gens", explique Andrey, 33 ans, directeur d’une grande société qui refuse de donner son nom par crainte de représailles.
"Je veux que mes enfants vivent dans un Etat qui diffère de son passé soviétique", dit en écho Iryna Lukyanenko. "Après les événements de samedi, quand la manifestation a été brisée, je me suis dit que je devais venir aujourd’hui pour défendre nos droits", poursuit cette étudiante de 19 ans. "Nous ne parlons plus d’euro-intégration’, mais de nos droits", ajoute-t-elle.
Avec Richard Balmforth et Thomas Grove ; Eric Faye, Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français
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