20ème Commémoration du génocide des Tutsi : Responsabilités, obligations de la Communauté internationale ; la Belgique assume et demande à la Communauté internationale de faire de même.
En cette 20ème Commémoration du Génocide des Tutsi de 1994, beaucoup de hautes personnalités internationales ont fait entendre leurs voix pour compatir avec les rescapés du génocide des Tutsi de 1994, d’autres pour louer les stratégies arrêtées par le gouvernement rwandais pour reconstruire le tissu social rwandais par le biais du programme de l’Unité et de la Réconciliation, et par une justice traditionnelle réconciliatrice. Force est de constater que seule la Belgique a porté haut sa voix par le biais du Vice Premier Ministre Didier Reynders, reprenant les déclarations sincères de sympathie avec les citoyens rwandais tout en assumant les responsabilités belges dans la Commission de ce génocide.
Cette vingtième commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 vient d’être un moment-clé qui sonne une victoire presque certaine sur l’idéologie du double génocide et du négationnisme du génocide des Tutsi rwandais de 1994. En témoigne des déclarations des hautes personnalités qui ont livré leurs sentiments pour la circonstance :
« Nous avons toujours honte de ne pas avoir agi positivement (entre avril et juin 1994) pour sauver des vies durant les événements du génocide des Tutsi. Ceci devient une leçon pour nous en République Centrafricaine ou au Soudan ou en Syrie… », a déclaré ce lundi 7 avril au Stade Amahoro de Kigali, Ban Ki Moon invité aux cérémonies de cette vingtième commémoration du Génocide montrant une sympathie sans faille aux survivants du génocide.
Ce demi-aveu d’irresponsabilité de la Communauté internationale peut être tourné au judiciaire comme le crime de non assistance à peuple subissant le génocide. Les associations de lutte pour la protection des droits des rescapés n’ont donc qu’à suivre cette piste toute tracée par le numéro un onusien.
« Nous avons instruits nos SRSG (Représentants spéciaux du Secrétaire Général des Nations Unies) partout où ils sont en mission de par le monde d’intervenir rapidement dans des situations montrant des signes avant-coureur de génocide », a-t-il ajouté montrant que l’ONU a appris une sévère leçon pour sa non intervention en 1994 au Rwanda quand les Interahamwe génocidaient les Tutsi.
Le Vice Premier Ministre Belge et Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, a rappelé les aveux de culpabilité de la Belgique au lendemain de la 20ème Commémoration du Génocide, alors qu’il déposait une gerbes de fleurs à la stèle-mémorial de l’ex- Camp Kigali où dix Casques Bleus ont été massacrés par les Interahamwe, précipitant ainsi la prise d’une décision hâtive par le gouvernement belge d’alors de retirer de la MINUAR son contingent dont la compagnie qui gardait dans l’enceinte de l’ETO-Kicukiro des Tutsi qui s’y étaient réfugiés et de le rapatrier illico.
« Il y a quatorze ans, ici au Mémorial de Génocide de Kigali, le Premier ministre belge d’alors, Guy Verhofstdaat demandait pardon au peuple rwandais. Je cite : ‘‘Je l’affirme. La Communauté internationale porte une immense responsabilité pour son dramatique cortège de négligence, d’insouciance, d’incompréhension, d’hésitation et d’erreurs qui ont contribué à créer une tragédie sans nom. J’assume ici devant vous la responsabilité de mon pays, des autorités politiques et militaires belges. La Belgique était au cœur de la MINUAR (Mission des Nations Unies pour le Rwanda). Ces événements tragiques de 1994 se sont passés sous ses yeux…’’. La justice belge va continuer à instruire les dossiers de présumés criminels de génocide qui sont sur le sol belge », a déclarait le Vice Premier belge devant une forte délégation de Belges venus avec lui pour honorer la mémoire des leurs sacrifiés par les forces génocidaires d’alors pour provoquer un désistement de pays contributeurs de troupes de la MINUAR et les rappeler chez eux. Et comme elles l’avaient prévu, le piège a pris. Au lieu de renforcer le mandat de la MINUAR pour passer du chapitre VI à VII avec usage de leurs armes, les contingents onusiens ont été rapatriés dans leurs pays laissant les millions de tutsi à la merci de leurs bourreaux sur toutes les collines du pays.
« Le moment est propice pour la société civile rwandaise de bien procéder pour amener la Communauté internationale à verser des réparations des droits des rescapés dans un fonds qui doit être créé à cet effet. Le gouvernement rwandais peut lui aussi faire cette démarche », a confié à IGIHE Privat Rutazibwa, écrivain et consultant indépendant.
Pour le Sénateur Laurent Nkusi, il faut une campagne de la société civile (dont IBUKA) de sensibilisation à la constitution d’un fonds de compensation des survivants du génocide des Tutsi. Reste à voir si les pays de la Communauté internationale qui reconnaissent et assument leurs responsabilités dans ce génocide pourraient y verser des fonds de réparations suffisants. Puis, le ministre rwandais de la justice pourrait alors, au nom de son gouvernement, préparer un schéma et un cadre de procédure légale approprié.
Du côté d’IBUKA, il se dit qu’une formulation de plainte à ce propos est déjà en projet.
Une large opinion rwandaise salue le courage de la Belgique pour avoir reconnu ses erreurs d’appréciation des signes de génocide. Elle pense également qu’une fois le Fonds décidé avec tous ses mécanismes légaux, beaucoup de pays de la Communauté internationale y compris la France y verseraient leurs contributions et compatiraient-ils ainsi aux maux et lourdes séquelles physiques et mentales des survivants du génocide des Tutsi.
« Sur le plan de lutte contre les idéologies du négationnisme du génocide et du double génocide, ce fonds auquel participent les pays de la Communauté internationale serait un pas de plus fait dans les efforts d’anéantir ces idéologies de mauvais goût qui freinent les avancées notables dans le développement socio économique des citoyens rwandais car elles les attaquent dans leur psychique annihilant ainsi toute énergie intellectuelle motrice de toute démarche de la production des biens matériels », a confié sous couvert d’anonymat un observateur de la situation politique rwandaise.





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